Une usine à Soleure récupère les accumulateurs des véhicules électriques pour en fabriquer d’autres ou les recycler à quasi 100%. Elle démontre qu’une économie circulaire et locale autour de ces atouts de la transition énergétique est possible. Reportage C’est une immense machine. Un enchevêtrement de tuyaux qui évoque une raffinerie de pétrole. On pourrait aussi y voir une création de Géo Trouvetou. Ou l’usine à saucisses de Tintin en Amérique: la matière première rentre d’un côté et ressort de l’autre sous forme de produit. Mais il n’en est rien: on est ici à Biberist, près de Soleure, dans la fine fleur du recyclage et du reconditionnement des batteries. Un royaume secret de l’économie circulaire, dans une industrie qu’on ne croyait plus possible en Suisse, tant elle s’est développée en Asie. La bête fait 12 mètres de haut et son gris métallique brille. A son embouchure, un vaste tapis roulant. C’est là qu’on dépose ses victuailles: des anciennes batteries au lithium, leurs modules ou autres cellules. Elle les broie et les sépare, sans rien transformer – tout est mécanique –, et elle crache des métaux différents: un tuyau pour le cuivre, un pour l’aluminium, un autre pour le fer. Tout aboutit dans des caisses turquoise qui seront revendues à des industriels, en général en Suisse. Voir plus