Chaque année, 62 000 Suisses se blessent au ski

Le Bureau de prévention des accidents voit une évolution stable des accidents de sport de neige, majoritairement survenus en ski. Parmi les facteurs de blessure, un mauvais équipement, la surestimation de soi et une vitesse excessive Près de 62 000 Suisses se blessent chaque année en faisant du ski ou du snowboard sur les pistes. Pour un peu plus d’un blessé sur cinq, l’accident est si grave qu’il entraîne un arrêt de travail d’au moins un mois, avertit mardi le Bureau de prévention des accidents (BPA). Ces chiffres restent toutefois globalement stables au cours des dernières années, selon une nouvelle analyse réalisée par le BPA. Le texte répertorie l’accidentalité globale lors de la pratique du ski ou du snowboard sur les 30 dernières années. Pour aller plus loin Quel avenir pour le ski en Suisse? Notre dossier Publié le 10 décembre 2024 à 14:49. / Modifié le 16 décembre 2025 à 10:20. L’histoire du ski et celle de la Suisse sont indissociables. Mais entre le réchauffement climatique, le «ski bashing» et la flambée des prix, le ski reste-t-il cher au cœur des Suisses? Notre dossier spécial: • Le ski est-il toujours le sport préféré des Suisses? • L'interview de Pete Petrovski, directeur général de Crans-Montana • Comment le Magic Pass a transformé l’industrie du ski • En graphiques – Comment le dérèglement climatique réduit l’enneigement des stations de ski • En vidéo – Comment se passer de neige artificielle? • Faut-il encore apprendre à skier à ses enfants? L’équipe de recherche a pu s’appuyer sur la statistique des transports de blessés du BPA et de l’association Remontée mécaniques Suisses. Elle contient des informations détaillées sur tous les accidents ayant nécessité l’intervention des services des pistes et de sauvetage, soit environ un cas sur cinq. Sur l’ensemble des blessés annuels, on compte près de 53 000 skieurs contre 9000 snowboarders. Selon le BPA, près de trois millions de Suisses se rendent au moins occasionnellement sur les pistes pour pratiquer du ski, contre 450 000 pour la pratique du snowboard. Lire aussi: Une nouvelle plateforme permet d’orienter les destinations de ski Blessures fréquentes aux genoux Les données récoltées montrent que la population helvétique se blesse majoritairement aux genoux. Pour le BPA, il est toutefois possible de se prémunir contre d’éventuelles lésions en grâce à un réglage optimal des fixations. Cela passe par des chaussures de ski et des fixations parfaitement compatibles et un réglage fait par un professionnel, souligne l’organisme spécialisé dans la prévention. Outre un mauvais équipement, la surestimation de soi et une vitesse excessive ont une influence lors des accidents. Plus de 90% des accidents sur les pistes sont des accidents individuels. Le BPA souligne encore que 15% des personnes touchées par un accident subissent des blessures de gravité moyenne, qui les empêchent de travailler pendant un mois au minimum. S’y ajoutent 6% de blessées graves, dont l’incapacité de travail est d’au moins trois mois. Tous nos articles sur le ski et le snowboard Des données pour mieux aménager les snowparks Les données de cette analyse doivent permettre aussi de savoir où les accidents se produisent sur les pistes. Les snowparks ont notamment été ciblés et des recommandations techniques ont été élaborées pour construire un saut et permettre une réception en douceur. Ce genre de document permet aux domaines skiables de mieux aménager leurs snowparks pour qu’ils «pardonnent mieux les erreurs», écrit le BPA. Du côté de Remontés mécaniques suisses, les données vont servir lors des contrôles réguliers des pistes et des snowparks. Les insuffisances sont désormais enregistrées et documentées sous forme électronique, ce qui permet aux domaines skiables d’y remédier rapidement et en toute transparence. En graphique Quel avenir pour le manteau neigeux alpin? Publié le 06 décembre 2024 à 13:47. / Modifié le 12 novembre 2025 à 12:18. La couverture neigeuse pourrait se réduire jusqu’à 70% d’ici la fin du siècle en l’absence de réduction significative des émissions de gaz à effet de serre, selon les modèles de l’ Institut pour l’étude de la neige et des avalanches (SLF). Cette mutation aura des conséquences majeures pour l’économie et les pratiques sportives hivernales. La saison de ski pourrait débuter jusqu’à un mois plus tard qu’actuellement, avec des périodes de neige au sol devenant de plus en plus éphémères, notamment sur le Plateau suisse. Les domaines skiables seront progressivement contraints de se réinventer, avec une exploitation rentable uniquement au-delà de 2500 mètres d’altitude.