Faire face à un danger réel et imminent

CHRONIQUE. La Suisse, à son tour, vient de publier sa stratégie de sécurité 2026. Diagnostic et priorités y sont nets; quant à son financement, il importe que les dépenses pour l’armée ne se fassent pas au détriment de la justice sociale, écrit François Nordmann, pour conserver la paix civile Le hasard veut que, huit jours après Donald Trump, le Conseil fédéral publie à son tour un document de stratégie, « Pour une politique de sécurité 2026 », pour la Suisse. Il est inutile de préciser que les deux textes n’ont rien en commun: Berne a mis en chantier le sien dès le premier semestre de 2024, et il est maintenant ouvert à la consultation. Il sera finalisé l’été prochain et transmis au parlement, qui pourra en débattre mais n’aura pas à se prononcer par un vote. Le premier chapitre frappe par la clarté et la fermeté de son analyse de la menace; certains le jugent alarmiste. La situation ne cesse de se dégrader depuis l’agression de la Russie contre l’Ukraine. Le risque d’une guerre entre les Etats membres de l’OTAN et la Russie est évoqué et la Suisse ne serait pas épargnée. Elle est déjà la cible d’attaques hybrides visant avant tout les infrastructures critiques, le réseau de transport et les points de transit de l’énergie électrique et du gaz naturel. Elle est particulièrement désarmée face à la guerre des drones, qui est l’une des caractéristiques des combats en Ukraine. Les Etats-Unis, décrits il y a 2 ans encore comme le garant de la sécurité européenne, ne sont plus un partenaire fiable, ce qui change considérablement la donne – c’est le moins que l’on puisse dire. Voir plus