« Qu’il me pardonne », lâche Francine (les prénoms ont été modifiés) en tournant la tête vers Gaspard. L’adolescent est assis sur le banc, à un petit mètre de la barre. Il regarde le sol. « Il n’avait rien demandé lui », poursuit sa mère en pleurs. Dans cette salle d’audience du tribunal judiciaire de Nantes (Loire-Atlantique), les histoires déchirantes se succèdent ce mardi, au deuxième jour du procès de Frédéric S., cet ex-animateur périscolaire poursuivi pour 13 agressions sexuelles sur mineurs. Celle de cette famille en fait définitivement partie. Car si c’est bien Laure, cette petite fille de 4 ans à l’époque qui est reconnue parmi les victimes dans ce dossier, Gaspard, son frère, est une victime « par ricochet », comme l’évoque sa mère. Il avait 9 ans quand il a vu le comportement de sa petite sœur alors scolarisée en moyenne section à l’école Ouche-Dinier à Rezé, changer. Il a assisté à ses crises de colère, à ses terreurs, à son hypersexualisation. « Elle parlait souvent du sexe de son frère, le comparait », raconte la mère de Laure. « On a essayé de discuter avec l’école pour comprendre, mais on est rentré dans une relation conflictuelle. »