En déplacement à Marseille ( Bouches-du-Rhône ), notamment sur la thématique du narcotrafic, le président de la République Emmanuel Macron s’est rendu ce mardi sur la tombe de Mehdi Kessaci, le frère du militant écologiste et antidrogue Amine Kessaci assassiné en pleine rue le 13 novembre dernier, ont indiqué des sources concordantes, confirmant une information de La Provence . D’après le journal local, Amine Kessaci était présent aux côtés du chef de l’État. L’assassinat a tétanisé la ville, où les narcomicides s’enchaînent d’ordinaire dans une certaine indifférence, et frappé les esprits dans le reste de l’hexagone, gagné aussi peu à peu par la multiplication des faits criminels liés au narcotrafic. « C’est une guerre que nous menons », martèle le ministre de l’Intérieur Laurent Nuñez. « L’État gagnera cette nouvelle bataille », promet Emmanuel Macron. La lutte contre le narcotrafic, qui gangrène de nombreux quartiers, a été érigée par l’exécutif en priorité nationale, assimilable à la lutte contre le terrorisme. Amine Kessaci plaide pour une « convention citoyenne » En retrait des enjeux de politique intérieure depuis la dissolution ratée de 2024, le chef de l’État a pris les devants en revanche sur ce sujet. Il a réuni à deux reprises ministres et acteurs concernés à l’Élysée depuis l’assassinat de Mehdi Kessaci. Amine Kessaci a, lui, lancé ce mardi sur Ici Provence un « appel aux décideurs » pour que soit mise en place « une convention citoyenne de la lutte contre le narcotrafic pour justement créer un espace de parole et de donner la parole » aux habitants. Depuis janvier, 17 personnes sont mortes dans des violences liées au trafic de drogue dans les Bouches-du-Rhône, selon un décompte de l’AFP, un chiffre en baisse par rapport à 2024 (24 morts) et surtout 2023 (50 morts). Outre le travail des autorités, les observateurs relèvent la prédominance de la DZ Mafia sur Marseille, une situation qui suscite de fait moins de violences entre groupes concurrents. Face à cette situation, le maire divers gauche de Marseille Benoît Payan a redemandé sur France Inter que le futur Parquet national contre la criminalité organisée (Pnaco) soit installé à Marseille et réclamé « des effectifs stables de police judiciaire pour remonter les pistes de blanchiment ». « Le compte n’y est pas (…) Depuis un an, on a vu une doctrine du ministère de l’Intérieur qui n’a pas mis le paquet comme le paquet aurait dû être mis sur le narcotrafic », a-t-il cinglé.