« Si je parle, je meurs. » Pendant un instant, le temps s’est arrêté dans la salle d’audience. « J’ai cru qu’il allait avouer », admet Sarah, la maman d’une des victimes présumées. Fébrile, Frédéric S. tremble, la voix étouffée par des sanglots. Il se saisit pour la énième fois de sa gourde et reprend ses esprits. Il n’y aura pas d’aveux. L’ancien animateur reprend sa version, la même qu’il oppose depuis le début de l’audience. « La souffrance, je l’entends, mais je n’en suis pas responsable. » Les deux mains posées sur le pupitre, Frédéric S. s’y accroche comme il s’accroche à sa version. Pendant ces quasi deux années passées en tant qu’ animateur périscolaire au sein de ces deux écoles de Rezé (Loire-Atlantique), il n’a touché aucun de ces enfants. La sexualité, il n’en a d’ailleurs plus depuis plusieurs années, assure-t-il. La pornographie ? Il tient ça « en horreur ». « Comment voulez-vous, Madame la présidente, que moi, père de famille, marié, j’aille agresser des enfants comme ça ? » adresse-t-il à Cécile-Charlotte Lepage, présidente de la 15 e chambre correctionnelle. Et pourtant, ce lundi, c’est bien lui, Frédéric S., à deux jours de son 61 e anniversaire qui comparaît devant le tribunal judiciaire de Nantes pour des faits d’agression sexuelle sur 12 enfants de maternelle et une jeune collégienne entre septembre 2017 et mars 2019.