Dans la salle de technologie de l’un des bâtiments du collège Jean-François Champollion à Dijon (Côte-d’Or), les touches des ordinateurs sur les tables ont fondu. Au tableau, l’écran de projection enroulable est en lambeaux. La suie a noirci le carrelage et les murs. Les fils électriques pendent au plafond. L’odeur de brûlé prend, elle, toujours à la gorge. La lumière n’est plus, hormis celle offerte par un groupe électrogène. « Quand il nous a parlé, le prof de techno avait la voix qui tremblait, ça lui a brisé le cœur », confie Eilis, 14 ans, en classe de 3 e , elle-même très émue. Dans la nuit de vendredi à samedi, l’établissement du quartier sensible des Grésilles a été la cible d’un incendie criminel. Ce n’est pas le premier du genre dans les environs en proie à une malédiction Champollion : la médiathèque en mars dernier et l’école élémentaire à l’été 2023 lors des émeutes, toutes les deux baptisées du nom du déchiffreur de hiéroglyphes, ont été visées par des incendiaires.