Quatre infirmières ont été condamnées ce lundi à Nancy à des peines de 12 à 18 mois de prison avec sursis pour homicides involontaires, plus de huit ans après la mort de deux bébés prématurés victimes d’une surdose médicamenteuse . Les soignantes ont été jugées en octobre devant le tribunal correctionnel pour avoir administré aux bébés un sirop de phosphore sans le diluer, ce qui avait entraîné leur décès, le 25 avril 2017 dans le service de réanimation néonatale du CHRU de Nancy . La peine prononcée est conforme aux réquisitions du parquet. Le tribunal ne l’a toutefois pas assortie d’une interdiction d’exercer la profession d’infirmière, interdiction qu’avait réclamée l’accusation. 1,2 kg chacun À l’audience, en octobre, les soignantes avaient dénoncé une importante surcharge de travail, jusqu’à « 300 heures supplémentaires », « des pauses déjeuner souvent reportées » ou des jours de repos annulés par manque d’effectifs. Elles ont aussi indiqué que la prescription des médecins était imprécise, dans le sens où la nécessité de diluer le sirop pour les bébés, qui ne pesaient chacun que 1,2 kg environ, n’était pas indiquée. Selon le parquet, cependant, les infirmières auraient dû suivre le protocole d’administration de ces médicaments, mis à leur disposition dans un classeur. Dans cette affaire, le CHRU de Nancy et l’un des deux médecins prescripteurs avaient d’abord été mis en examen pour homicide involontaire, avant de bénéficier d’un non-lieu, en janvier, devant la chambre d’instruction de la cour d’appel de Nancy.