L’actrice Françoise Brion, visage de la Nouvelle Vague, est morte à l’âge de 92 ans

L’actrice Françoise Brion, qui fut en vogue au cinéma à l’époque de la Nouvelle Vague , est décédée à Paris vendredi à l’âge de 92 ans, ont annoncé mardi ses enfants Diane et Simon Doniol-Valcroze. De son vrai nom Françoise German de Ribon, celle qui a tourné pour plusieurs réalisateurs de premier plan sans jamais accéder au rang de vedette était née le 29 janvier 1933 à Paris. Au Conservatoire d’art dramatique de Paris où elle étudie dans sa jeunesse, l’un de ses copains, Jean-Paul Belmondo , lui conseille de changer de nom. « Laisse tomber le “de”, ça fait aristocrate », lui dit-il alors, selon son récit. Elle devient Brion, l’anagramme de Ribon. L’actrice débute au cinéma à la fin des années 1950 dans « Nathalie » de Christian-Jaque, « Katia » de Robert Siodmak ou « Un témoin dans la ville » Édouard Molinaroro. Succès dès 1960 Avant de devenir son deuxième mari, le comédien et réalisateur Jacques Doniol-Valcroze lui propose de jouer dans son premier long métrage, « L’eau à la bouche », sorti en 1960, qui lance sa carrière et contribue à faire connaître la Nouvelle Vague. Jacques Doniol-Valcroze a été un des fondateurs de la célèbre revue Les Cahiers du Cinéma , où ont écrit tous les grands de la Nouvelle Vague, comme Truffaut , Godard ou Chabrol. Françoise Brion, qui avait d’abord épousé l’acteur Paul Guers, tournera au total dans une quarantaine de films jusqu’au milieu des années 1980. Elle connaît avec « L’immortelle » d’Alain Robbe-Grillet (prix Louis-Delluc 1963) l’un de ses plus beaux rôles, celui d’une étrangère courtisée par un homme à travers les rues d’Istanbul. Rôles de bourgeoises intellectuelles Grands yeux marron, chevelure abondante et pommettes osseuses, elle a plusieurs fois incarné les bourgeoises intellectuelles. « Sa carrière a oscillé entre des rôles assez déshabillés et des films ambitieux pour initiés », écrivait Jean Tulard dans son Dictionnaire du cinéma. L’actrice savait se moquer des rôles de « sphinx », de séductrice ou de femme fatale qu’elle a beaucoup joués. C’est sur les planches - son père était directeur de théâtre - qu’elle a obtenu le plus de satisfaction, passant du drame à la comédie, du burlesque à la tragédie. Elle a joué à Avignon, dans des salles parisiennes comme l’Atelier ou la Colline, dans des pièces de Françoise Sagan, Pirandello, Brecht ou Pinter, dirigée par Jorge Lavelli, Georges Wilson, Robert Hossein et beaucoup d’autres. À la télévision, Françoise Brion a notamment joué dans la série « Les Brigades du Tigre » (1983) ou « Les liaisons dangereuses » de Josée Dayan en 2003.