Surprise ce lundi 15 décembre, T18 diffuse sa première fiction inédite à partir de 21 heures. Avec la série italienne « L’Art de la joie », la chaîne née en juin 2025 fait un choix de programmation ambitieux. Il s’agit de l’adaptation du livre éponyme de Goliarda Sapienza. Une œuvre littéraire, écrite entre 1967 et 1976, au destin inattendu. D’abord refusée par toutes les maisons, ce n’est qu’après la mort de l’autrice, disparue en 1996, qu’elle a enfin été publiée, devenant un vrai phénomène littéraire en France, où le roman traduit est paru en 2005. « Quand on m’a proposé cette série, j’ai trouvé que c’était une belle chance pour la chaîne, souligne Caroline Cochaux, directrice des programmes et des contenus de T18. Avec 600 000 exemplaires du livre vendus en France, c’est donc un projet connu d’autant de personnes, ce qui est déjà une bonne chose et moi j’avais adoré le roman. Et avoir Valeria Golino en tant que réalisatrice c’est un gage de qualité, donc on a sauté sur l’occasion. » Une héroïne sans concession En effet, la comédienne et cinéaste Valeria Golino livre ici une série avec une très belle cinématographie. Les comédiens, dont une fantastique Valeria Bruni Tedeschi qui apparaît à partir du troisième volet, sont tous excellents. Ce n’est pas pour rien que la fiction a d’abord été présentée au festival du film de Cannes en 2024, avant d’être diffusée au cinéma en Italie. De quoi se demander pourquoi chez nous aucune grande chaîne ne s’est positionnée avant T18 pour la programmer. Interrogée par nos confrères de Télérama , Valeria Golino (qui incarne actuellement Goliarda Sapienza au cinéma dans « Fuori ») a affirmé : « C’est en France qu’on a eu le plus de mal à la vendre ! Un dirigeant de chaîne a répondu qu’elle était trop scabreuse pour le prime time. » Déjà jugée scandaleuse quand Goliarda Sapienza a tenté de publier « L’Art de la joie » de son vivant, l’histoire est celle de Modesta, née au début de l’année 1900. Paysanne en Sicile, la jeune fille fait preuve d’une soif de liberté et d’indépendance et d’une recherche incessante du désir. Victime de viol enfant puis meurtrière et inlassablement séductrice, cette héroïne sans concession est forcément déstabilisante. La série est d’ailleurs déconseillée aux moins de 12 ans. « Une belle opportunité pour T18 » « Pour moi, elle n’est pas trop scabreuse ou trop ceci ou pas assez cela, juge Caroline Cochaux. C’est une série très artistique dans le bon sens du terme, c’est-à-dire qu’il y a une vision de Valeria Golino. Alors on peut dire qu’on a eu de la chance ! C’est une belle opportunité pour nous et s’il y en a d’autres, on n’hésitera pas à y retourner, à partir du moment où cela correspond à notre public – notre cible privilégiée étant celle des 25-49 ans –, et à nos exigences de qualité éditoriale. » Cette première fait donc figure de test et la directrice des programmes de T18 paraît confiante, soulignant : « On sait que les films d’art et d’essai fonctionnent très bien chez nous et là, c’est presque une série de cinéma. » Les épisodes seront proposés en version française avec également la possibilité de choisir la version originale en italien, sous-titrée en français, pour les puristes. Bonne nouvelle également, le replay de T18 commence à voir le jour, il est déjà accessible sur les box SFR et bientôt chez Orange. Les abonnés concernés pourront donc regarder « L’Art de la joie » pendant 30 jours après sa diffusion à l’antenne.