Et de 4 ! La France a remporté l’Eurovision Junior 2025 ce samedi 13 décembre à Tbilissi (Géorgie) devant l’Ukraine et la Géorgie, grâce à la jeune Lou Deleuze, 11 ans, qui a conquis l’Europe avec son titre « Ce monde », écrit par Linh . Elle a remporté 248 points, ce qui lui permet de s’emparer de la quatrième victoire française au concours en à peine six éditions. « Je suis super contente, j’ai fait de mon mieux, j’ai donné tout ! », a réagi sur France 4 et auprès du Parisien la chanteuse en herbe quelques minutes après son sacre, toujours émue. La Française est également arrivée première des votes du jury avec 152 points, devant la Géorgie et l’Arménie. Ce nouveau trophée après ceux de Valentina (2020), Lissandro (2022) et Zoé Clauzure (2023) permet à la France d’égaler la Géorgie en nombre de victoires au concours créé en 2003. « C’est la 4e victoire française et je ne réalise toujours pas », s’est exclamée la cheffe de la délégation française Alexandra Redde-Amiel. Un an après la victoire du jeune Andria Putkaradze à Madrid (Espagne) , la capitale géorgienne accueillait la 23e édition du concours de chanson réservé aux chanteurs en herbe âgés de 9 à 14 ans. Au centre de gymnastique de Tbilissi, 18 pays avaient envoyé leur meilleur espoir, tandis que Stéphane Bern commentait sur France 4 aux côtés de Zoé Clauzure, gagnante du concours en 2023 . Une poupée pour l’Ukraine, Astérix pour l’Espagne Dans un concours ouvert par la Maltaise Eliza Borg, ancienne gagnante de « The Voice Kids » dans son pays et clos par l’Albanaise Kroni Pula, l’Azerbaïdjan, la Croatie et le Monténégro faisaient leur retour devant un public qu’on a connu plus enjoué face aux jeunes talents européens. Ici pas question de show à rallonge comme chez les adultes : l’affaire est pliée en 2h15. Les premières chansons s’enchaînent, simplement séparées par les traditionnelles cartes postales qui annoncent chaque artiste, dans lesquelles - modernité oblige - les jeunes chanteurs voyagent en Géorgie grâce à des casques de réalité virtuelle. Martina CRV, représentante de Saint-Marin est la première à proposer une chanson accrocheuse avec son chapeau de cow-girl, guitare à la main. Peu avant 17h30, c’est alors au tour d’Albert, le représentant arménien, annoncé archi-favori avec son titre « Brave Heart ». Avec une tenue qui lui donne des allures de « Petit Prince » brun, celui qui était finaliste de « The Voice Kids » sur TF 1 début octobre éblouit de sa voix claire et sans imperfection du haut de ses 12 ans. Juste derrière lui, l’Ukrainienne Sofiia Nersesian fait mouche. Avec « Motanka », la petite fille de 10 ans mélange avec une énergie détonante rythmes traditionnels et rap autour de cette figure de la culture nationale, poupée protectrice des foyers. Peu importe le genre, le style, les participants ont misé sur des jeux de lumière plutôt que sur des effets pyrotechniques à outrance. View this post on Instagram L’Espagnol Gonzalo Pinillos, véritable pile électrique, surprend avec sa chanson consacrée aux rêves qui peuvent devenir réalité dans laquelle il évoque le monde de Narnia, d’Oz, mais aussi… Astérix et Obélix ! Lou Deleuze, juste et émouvante Après plusieurs prestations vocalement en place, mais musicalement moins entraînantes, Lou Deleuze monte enfin sur la scène alors qu’il est 18h20 à Paris, 21h20 à Tbilissi. Avec sa petite robe rouge, son béret assorti, la Française délivre sa ballade « Ce monde » dans une mise en scène calquée sur celle qui avait permis à Barbara Pravi de décrocher la 2e place à l’Eurovision 2021 grâce au célèbre « Voilà ». View this post on Instagram Révélée par « La France a un incroyable talent » en 2024, la Francilienne qu’on a déjà pu apercevoir dans la série « Léo Mattéi » (TF1) et au cinéma dans trois longs-métrages assure, solide, emplie d’émotion. À l’issue de la dernière note, on se met à y croire vraiment : et si la quatrième couronne française à l’Eurovision Junior était sous nos yeux ? Une heure plus tard, le miracle a bien lieu. « C’était la meilleure prestation de ma vie » « Je suis super émue. C’est un rêve qui est devenu réalité. Avec ma chanson, je voulais changer ce monde et le monde va changer, nous a confié la jeune fille à l’issue de la compétition. Je remercie tous ceux qui ont voté pour moi. » Déjà primée d’un prix Unifrance pour son rôle dans le film « Les dents du bonheur » de Joséphine Darcy Hopkins au Festival de Cannes en 2023, la comédienne-chanteuse l’avoue depuis Tbilissi : « Je n’étais pas stressée : j’avais juste envie qu’on entende mon message qui est de dire que le monde va mal et que nous, les enfants, on a besoin d’un monde en paix et en liberté. » Si elle n’a pas pu écouter les autres candidats, « je me suis sentie super bien pendant ma prestation, ajoute Lou. C’était la meilleure de ma vie ». Fille d’un papa luthier, cette fan de Lady Gaga a commencé les cours de chant à 7 ans. « La musique est super importante dans ma famille : quand j’étais petite, mes parents me chantaient tout le temps des berceuses », insiste la collégienne en classe de 6e. En fera-t-elle un jour son métier ? « Je ne sais pas encore ce que je vais faire plus tard. J’ai envie de profiter du moment présent. » « La force de Lou, c’est l’intensité, l’interprétation, l’engagement » Également sur un petit nuage, la cheffe de la délégation française Alexandra Redde-Amiel s’est dit pour sa part « très, très fière ». « Accompagner ces artistes, c’est plus que du travail, c’est du cœur et c’est toute une équipe qui est récompensée à travers cette victoire. La force de Lou, c’est l’intensité, l’interprétation, l’engagement. On a besoin d’enfants de 11 ans qui rappellent que le bonheur et la simplicité sont tellement importants. » Pour la directrice des divertissements de France Télévisions, pas de doute : « Lou est une artiste à 100 %. La musique est tatouée en elle. Elle est tout le temps dans la création. Au moment où on allait partir pour le show, elle a apporté de la pâte à modeler et, dans sa loge, elle a fabriqué des fleurs. » Sa façon à elle de gérer la pression et tout un symbole.