Face à la révision valaisanne de la troisième correction du Rhône, l’impatience des Vaudois se manifeste à Berne

La conseillère nationale Jacqueline de Quattro interpelle le Conseil fédéral sur le financement de la troisième correction du Rhône, révisée par le gouvernement valaisan. La sécurisation de la zone industrielle d’Aigle n’a toujours pas pu être mise à l’enquête Jacqueline de Quattro semble agacée. Elle corrige: «Je ne suis pas agacée, je suis inquiète.» Il y a quelques jours, la libérale-radicale vaudoise a déposé une interpellation sur la troisième correction du Rhône , «pour éviter des problèmes». Elle demande au Conseil fédéral si la révision du projet voulue par le Conseil d’Etat valaisan pourrait mettre en danger le financement de plus d’un milliard de francs voté par le parlement en 2019. Pour la conseillère nationale, «le revirement» valaisan engendre des incertitudes, et «fait craindre de nouveaux retards». Titulaire du dossier quand elle siégeait à l’exécutif du canton de Vaud, elle analyse: «Les nouvelles lignes directrices semblent s’éloigner de ce qui a été validé, sur le plan sécuritaire et surtout sur le plan environnemental. Il faut donc veiller à ce que le financement fédéral reste garanti. La sécurité du Chablais dépend directement de ce qui se fera ou pas en amont.» Plus important chantier de protection contre les crues du pays, la troisième correction du Rhône doit s’étendre sur plus de 162 kilomètres, de la source du fleuve jusqu’au lac Léman. Les premières études datent de 1987 et la fin des travaux est désormais prévue pour 2062. Document de référence, le plan d’aménagement a été validé en 2016. En mai dernier, sur la base d’une analyse de 69 pages qui le jugeait disproportionné, le ministre valaisan Franz Ruppen annonçait une révision en profondeur du projet. Elu en 2021, le Haut-Valaisan avait mené campagne sur ce sujet. Son parti, l’UDC, a toujours combattu la troisième correction du Rhône au nom de la préservation des terres agricoles. Rendues publiques en octobre dernier, les nouvelles lignes directrices semblent particulièrement répondre à cette question. Voir plus