Il l’avait dit dès la décision tombée, et visiblement, il n’a pas changé d’avis. Elijah, condamné à trente ans de réclusion criminelle pour avoir tué Mansour de deux coups de fusil dans le dos à Gentilly (Val-de-Marne) en 2022, a fait appel de sa condamnation, indique le parquet de Créteil. Des cinq coaccusés, il est celui qui a écopé de la peine la plus lourde. Le parquet général a lui aussi fait appel de cette condamnation. Cela permet de donner à la juridiction d’appel une plus grande liberté sur la peine qu’elle pourra prononcer. En revanche, le ministère public a choisi de ne pas inclure dans son appel les quatre autres accusés. L’acquittement de l’un d’entre eux, et la condamnation des trois autres à des peines allant de neuf à dix ans de prison, sont ainsi définitifs. Un premier procès très tendu Il y aura donc un second procès, après un premier particulièrement tendu alors que la cour d’Assises du Val-de-Marne tentait d’éclaircir les motivations de l’équipage qui est arrivé en voiture , place de la Victoire du 8-mai-1945 à Gentilly, pour tuer le jeune homme de vingt ans, le 2 janvier 2022. « Ce sera une épreuve supplémentaire pour la famille, réagit leur conseil, Me. Laurence Mariani. Mais ils seront là, comme tout au long de ce premier procès, pour la mémoire de Mansour. » Les huit jours d’audience s’étaient déroulés dans une étrange ambiance. Les bancs du public n’ont pas cessé de se remplir lors des moments clés, générant une évidente tension. Une bagarre d’une violence inouïe avait éclaté dans le box des accusés lorsque l’un des cinq jeunes avait lâché « être en prison à cause d’Elijah ». Des violences qui s’étaient poursuivies dans le hall du tribunal, et pour lesquelles le parquet a décidé d’ouvrir une enquête . La suite de l’audience s’était déroulée à huis clos, avant un verdict, forcément public, sous très haute surveillance. Une trentaine de fonctionnaires encadrait ce jour-là la salle d’audience bondée du tribunal, et un important dispositif policier était également déployé à l’extérieur, permettant que les tensions ne dégénèrent pas. Comme invariablement lors de ces huit jours d’audience, Elijah a redit lors de la lecture du délibéré « n’avoir tué personne » et « ne pas être un assassin », malgré les témoignages et les images de vidéosurveillance. Malgré aussi les déclarations de ses coaccusés, dont l’un d’eux a fini par reconnaître qu’Elijah était le tireur. Il appartiendra désormais à une seconde cour d’assises de trancher à nouveau sur sa culpabilité.