A Genève, l’affaire des pistes cyclables se corse encore avec une demande de récusation du procureur

La défense dénonce l’existence et la transmission d’une copie numérisée d’un rapport de police pourtant placé sous scellés. Un document déjà voué à être en partie caviardé. Le Ministère public rejette tous les reproches Nouveau sujet de fâcherie dans la célèbre affaire de la piste cyclable peinte par des activistes du climat à Genève. Joël, membre d’Extinction Rebellion poursuivi pour avoir endommagé le bitume en y traçant une ligne jaune, demande désormais la récusation du procureur Walther Cimino. En cause: la conservation d’une copie numérisée d’un rapport placé sous scellés et sa communication au patron du Ministère public afin de lui permettre de répondre aux critiques faisant état d’un «fichage» des militants par la police genevoise. De quoi raviver les tensions dans cette procédure électrique, dont certaines particularités sont déjà examinées par le Tribunal fédéral. La requête de récusation, déposée le 17 décembre, fait suite à un nouvel échange corsé entre le parquet et la défense, a appris Le Temps . Me Olivier Peter, l’avocat de Joël, en précise les contours: «Après la surveillance illicite d’activistes pacifiques, nous apprenons désormais que des documents contenant des informations protégées par la sphère privée, censés se trouver sous scellés, sont demeurés accessibles et ont circulé au sein du Ministère public, voire au-delà. Au vu des violations graves et répétées du cadre procédural au cours de l’instruction, la récusation du procureur a été requise». Voir plus