Il était planqué depuis une quinzaine de jours dans un appartement insalubre de la cité des Rosiers à Marseille (Bouches-du-Rhône). La cavale de Yanik T.C. , qui s’est évadé de la maison d’arrêt de Dijon ( Côte-d’Or ) le 27 novembre dernier, avec un autre détenu , a pris fin ce jeudi matin. C’est vers 7 heures du matin qu’une colonne d’assaut de la BRI de Marseille pénètre dans un appartement en rez-de-chaussée de la cité des Rosiers, dans le 14e arrondissement de la cité phocéenne. Cette copropriété dégradée, située dans les quartiers du nord de la ville, est connue pour être un point de deal, aux mains de la DZ Mafia. Un appartement délabré À l’intérieur, les policiers découvrent un logement délabré, avec des matelas posés à même le sol et une baignoire à sabot inutilisable. Mais surtout, il y a trois hommes. Si les deux premiers sont des « jobbeurs », les nouvelles petites mains du trafic de drogue, c’est bien le troisième, allongé sur un matelas, qu’ils sont venus chercher. Car l’homme n’est autre que Yanik T.C., l’un des deux détenus qui s’est évadé le 27 novembre dernier de la maison d’arrêt de Dijon, où il était placé en détention provisoire pour « tentative d’assassinat » et « association de malfaiteurs ». Ce jour-là, le jeune homme de 19 ans parvient, avec un autre détenu, à scier les barreaux de sa cellule avec une lame à métaux, vraisemblablement livrée par drone, révélait Le Parisien à l’époque. Le second fugitif, un homme de 32 ans en détention provisoire pour violences conjugales, avait été interpellé 24 heures. Mais Yanik T.C. s’était quant à lui volatilisé. Si sa cavale inquiète, c’est que le jeune homme est décrit comme « potentiellement dangereux ». Et pour cause, il est suspecté d’avoir participé à une tentative d’assassinat à Montbéliard, en octobre 2024. Âgé à l’époque de 18 ans, il aurait accepté un contrat de « shooter », pour tuer un individu, sans doute pour un différend lié au narcotrafic, selon les informations du Parisien. Équipé d’une kalachnikov, Yanik T.C. aurait embarqué avec lui un complice, un Dijonnais de 20 ans, pour remplir son contrat. Mais l’expédition punitive aurait mal tourné, selon le récit du procureur de la République de Montbéliard, Paul-Édouard Lallois. La personne visée a finalement réussi à kidnapper le jeune Dijonnais de 20 ans et à le séquestrer dans un coffre de voiture. Caché depuis une dizaine de jours dans la planque Pour localiser Yanik T.C., les enquêteurs de la Brigade nationale de recherche des fugitifs (BNRF), en charge des investigations, se concentrent sur l’entourage du jeune homme, né en 2006 à Marseille. Sur sa mère, qui réside à Châteauroux (Indre), mais aussi sur son père, qui vit dans le 3e arrondissement de Marseille, chez qui le jeune homme ne s’est jamais caché, selon nos informations. Au fil de leurs investigations, les policiers comprennent que Yanik T.C. se trouve dans le 14e arrondissement, quelque part dans la cité des Rosiers, où ils se mettent en planque. Après une quinzaine de jours d’instigations techniques, de surveillance et de filatures, les enquêteurs de la BNRF réussissent à le géolocaliser dans l’appartement du rez-de-chaussée en question. Yanik T.C., qui se cachait depuis une dizaine de jours dans le logement, a été interpellé « en douceur ». Allongé sur un matelas, le jeune homme n’a pas opposé de résistance. Dans la planque, pas d’argent, pas d’armes, mais un simple téléphone portable retrouvé par les enquêteurs. Selon nos informations, l’appartement était vraisemblablement géré par la DZ Mafia, présente dans la cité des Rosiers. Si les deux autres « jobbeurs » présents dans l’appartement n’ont pas été interpellés, Yanik T.C., lui, a été conduit dans les locaux de « L’Évêché », le commissariat central de Marseille, où son mandat d’arrêt lui a été notifié.