Le mystère des tireurs à l’ airsoft enfin résolu. Début décembre, plusieurs communes du Val-d’Oise ont découvert au petit matin un spectacle de désolation : vitres de voitures explosées, abribus détruits, vitrines de commerces criblées d’impacts. Le tout sans le moindre vol. L’œuvre de deux hommes armés de pistolets airsoft, interpellés ce mercredi 18 décembre au matin à Auvers-sur-Oise. Tout commence le week-end du 30 novembre et dans la nuit du 2 décembre. À Parmain , les habitants alertent Loïc Taillanter, le maire de la commune. « Des habitants m’ont contacté au début du mois pour me dire que leurs voitures avaient été dégradées, avec des vitres détruites, explique l’élu. Mais il n’y avait pas eu de vol à l’intérieur. » Selon la ville, les faits se sont concentrés au niveau de la rue de Gaulle, de l’allée des Peupliers et de la rue du Val-d’Oise, notamment sur du mobilier urbain, ainsi que rue Guichard où des tirs ont endommagé des vitrines de commerce. Le lendemain, Loïc Taillanter appelle la gendarmerie, mais n’est pas au bout de sa peine : « On a découvert que tous les abribus de la commune avaient été détruits aussi ! Là, je me suis dit qu’il y avait un vrai problème », poursuit le maire. Une enquête est aussitôt lancée par les gendarmes de la Brigade de l’Isle Adam et la police municipale de Parmain qui « mènent une longue enquête minutieuse » en se basant sur des éléments de police scientifique. Les faits captés par les caméras Les enquêteurs épluchent alors les images de vidéoprotection. Et font mouche. Sur les enregistrements, une voiture s’arrête devant les commerces de la rue Guichard vers une heure du matin. Le coffre s’ouvre, puis un homme en sort et tire sur la vitrine, décrit le maire. Grâce à une caméra infrarouge, la plaque d’immatriculation est relevée. Le fil se déroule. « Sur les images, on peut voir ensuite la voiture s’approcher de la dizaine de voitures et tirer dessus gratuitement », détaille l’édile. Mercredi matin, les gendarmes de la brigade de L’Isle-Adam passent à l’action. Deux suspects sont arrêtés à Auvers-sur-Oise, où ils sont domiciliés. Mais l’enquête révèle que Parmain n’était qu’une étape de leur périple destructeur. « On s’est rendu compte qu’ils avaient continué leur trajet en passant par L’Isle-Adam et Valmondois. Là aussi, il y a eu les mêmes détériorations », précise encore Loïc Taillanter. « De la violence gratuite » Si les habitants peuvent désormais se tourner vers leur assurance, la colère reste vive. « Maintenant, les gens sont contents. Ils savent vers qui ils peuvent se tourner. Mais ça n’enlève en rien la débilité de ces actes ! », s’insurge l’élu. Il pointe surtout les risques encourus : « Si des gens arrivaient en face ou qu’il y avait quelqu’un à l’intérieur des voitures, ils auraient été éborgnés, voire pire. Si une bille d’airsoft arrive dans votre cou, ça peut être terrible… Ça s’appelle de la violence gratuite. » La commune de Parmain a porté plainte, tout comme le département du Val-d’Oise pour la destruction des abribus. Dans un post Facebook publié mercredi soir, la municipalité a salué « l’opiniâtreté » de la brigade de gendarmerie de L’Isle-Adam et de la police municipale dans cette enquête menée « en parfaite synergie ».