Un élu de l’Orne soupçonné d’agressions sexuelles sur neuf mineurs pendant quarante ans

Dans la commune de l’Orne où il était élu, c’est la stupéfaction. Un homme de 57 ans, premier adjoint au maire depuis une vingtaine d’années , est soupçonné d’avoir commis des agressions sexuelles envers neuf enfants de son entourage familial, entre 1984 et 2024, a fait savoir au Parisien Christophe Bogliolo, procureur de la République d’Argentan, confirmant une information de Ouest-France. Placé en garde à vue, puis déféré devant le tribunal judiciaire d’Argentan mardi 16 décembre, l’élu a été placé sous contrôle judiciaire dans l’attente de son procès, le 7 avril prochain, a complété Christophe Bogliolo. Il sera jugé pour « agressions sexuelles envers des mineurs de moins de 15 ans », « agressions sexuelles par personne ayant autorité » et « agressions sexuelles incestueuses ». Le quinquagénaire nie les faits. Des faits étalés sur quarante ans Selon nos confrères de Ouest-France, c’est en septembre 2024 que l’affaire éclate. Un homme de 28 ans explique à son entourage avoir été agressé sexuellement par cet homme, « qu’il considérait comme son oncle », lorsqu’il était plus jeune à l’occasion de week-ends ou de vacances dans une maison où le mis en cause cohabitait avec une vieille dame, la grand-mère des jeunes enfants de cette vaste famille recomposée. Après sa plainte, une enquête est ouverte dans la foulée, en octobre 2024, par le parquet d’Argentan. Au fil de leurs investigations, les enquêteurs découvrent que l’homme de 28 ans est loin d’être le seul concerné. « Neuf victimes d’agressions sexuelles », âgées de 6 à 17 ans lors des faits, ont été identifiées par les gendarmes, lors de faits qui se sont étalés « entre 1984 et 2024 », selon le procureur de la République. Mais surtout, toutes les victimes présumées font partie de l’entourage plus ou moins proche du quinquagénaire. Selon nos confrères de Ouest-France, « un des plaignants était une petite fille, les autres étant des garçons, dont plusieurs neveux du mis en cause ». « Ce sont des histoires de famille… » D’autant que l’homme est bien connu dans les environs. En plus d’être président du comité des fêtes depuis une quinzaine d’années, il est également premier adjoint au maire d’une commune de l’Orne et employé de la voirie de la communauté de communes Terres d’Argentan Intercom. À la mairie, ses collègues ont été prévenus par un courrier envoyé fin 2024 par des proches de victimes. L’homme a démissionné de son poste d’adjoint mais reste néanmoins élu au conseil municipal. Il conteste les faits. « Je ne veux pas épiloguer là-dessus, ce sont des histoires de famille… », a-t-il répondu à nos confrères de Ouest-France. Placé sous contrôle judiciaire, il a interdiction de rentrer en contact avec les victimes et de paraître à leur domicile. Il devra également suivre des soins.