Il sera difficile de faire mieux. Championne à domicile lors de la dernière édition, au terme d’un parcours miraculeux, la Côte d’Ivoire s’avance, sûre de ses forces, pour tenter de décrocher une quatrième Coupe d’Afrique des nations . Il faudra, pour cela, franchir ce qui s’apparente au « groupe de la mort » : les Éléphants vont devoir faire face au Cameroun, au Gabon et au Mozambique dès le premier tour. « Aucun adversaire ne me fait peur, assure Xavier (31 ans). On a eu la chance d’avoir un parcours magnifique sur l’édition précédente organisée chez nous. On part d’un début de compétition cauchemardesque à une fin vraiment exceptionnelle. Après avoir vécu ça, je pense qu’on n’a plus peur de rien. » En 2024, l’équipe d’Émerse Faé était sortie de la phase de groupes grâce à un coup de pouce du destin , avec seulement trois petits points, une différence de buts négative et un statut de meilleur troisième obtenu à la surprise générale. Pour ensuite écarter successivement, et presque à chaque fois en étant d’abord mené au score, le Sénégal, le Mali, la République démocratique du Congo et enfin le Nigeria en finale . Seules trois nations ont réussi le doublé « Ayant eu la chance de vivre l’édition précédente dans mon pays d’origine, je pense que je ne me connaîtrais pas mieux en termes d’émotion, se rappelle-t-il. C’est quelque chose d’indescriptible. On est passé du pire au meilleur. Cette compétition restera gravée dans les mémoires de chaque Ivoirien. Pour ceux qui ont pu avoir la chance de la vivre en direct dans les différentes villes qui ont accueilli la compétition, à San-Pédro, à Abidjan, à Yamoussoukro… Je pense qu’ils ne l’oublieront jamais, et moi non plus. » Xavier le sait, soulever une seconde Coupe d’Afrique des nations de rang ne sera pas une mince affaire. Depuis la création de la compétition en 1957, seulement trois nations africaines sont parvenues à conserver leur titre continental : l’ Égypte (1957-1959 & 2006-2008-2010), le Ghana (1963-1965) et le Cameroun (2000-2002). « Ce sera difficile de réaliser le doublé… Mais dans le football, rien n’est impossible, on ne peut qu’y croire ! J’espère qu’on pourra atteindre les demi-finales au moins, afin de préparer au mieux la Coupe du monde 2026. Ce serait le strict minimum pour confirmer la bonne forme de l’équipe après la victoire de l’année dernière. Si on sort prématurément, ce sera une leçon à tirer afin de ne pas être ridicule lors du Mondial », assure l’arbitre de football amateur, qui exerce au sein du District de Paris. « On repart avec un nouveau souffle » « Ces années où deux compétitions se déroulent à quelques mois de différence sont un peu compliquées, parce que les joueurs pensent d’abord à la Coupe du monde, on ne va pas se le cacher. Mais en tant que tenant du titre, on se doit de ne pas être ridicule », poursuit-il. La Côte d’Ivoire pourra cette fois-ci compter sur un effectif avec de nouveaux visages . Exit l’ancienne génération et place à la fraîcheur incarnée, selon Xavier, par l’attaquant de 19 ans de Leipzig Yan Diomandé (4 sélections, 2 buts). « Il est en grande forme, il y a plusieurs grandes équipes européennes qui lui suivent de très près… », souffle l’ancien éducateur. « Certains joueurs, comme Max-Alain Gradel (38 ans) par exemple, ne feront pas partie des convoqués. Ils ont beaucoup donné pour la nation pendant tant d’années. Mais maintenant, on repart avec un nouveau souffle, des joueurs beaucoup plus jeunes, un effectif à reconstruire qui puisse continuer à performer sur la scène continentale et intercontinentale comme l’ont fait Didier Drogba, Yaya Touré ou Didier Zokora avant eux. » Comme Xavier, c’est tout le peuple ivoirien qui espère voir la nouvelle génération prendre le pouvoir et imiter leurs aînés, dès cette année.