« Follow the money. » En français, « suivre l’argent ». C’était le mantra du juge antimafia italien, Giovanni Falcone . Ce magistrat mythique a été assassiné en 1992. Trois décennies plus tard, l’adage est toujours au centre de la lutte contre le crime organisé. La traque de l’argent sale du narcotrafic en France sera une des priorités du nouveau Parquet national anti-criminalité organisée (Pnaco) qui sera opérationnel début janvier. L’argent, le « nerf de la guerre », pèse très lourd. Selon les estimations, le chiffre d’affaires du trafic de drogue en France oscille entre 6 et 8 milliards d’euros par an. Et si, chaque année, l’action des policiers et des magistrats permet de saisir des tonnes de haschich et de cocaïne et de récupérer des millions d’euros, une grande partie de ces bénéfices clandestins reste bien au chaud dans les poches des trafiquants. Dans les poches, mais aussi dans des investissements immobiliers en France, à l’étranger, dans la cryptomonnaie.