Femmes détenues au camp pénal : un cri d’alarme lancé à l’État et à l’opinion

Lors d’une conférence de presse tenue ce jour, des acteurs engagés de la société civile ont tiré la sonnette d’alarme sur la situation jugée alarmante des femmes détenues au camp pénal. Face aux médias et aux partenaires, les organisateurs ont dénoncé une réalité souvent reléguée au second plan, appelant les autorités à une réponse urgente, humaine et conforme aux principes des droits humains. Au cœur de cette prise de parole, quatre préoccupations majeures ont été mises en exergue. La première concerne la détention de Madame Mabintou Diaby, épouse de Madiambal. Les conférenciers ont exprimé de sérieuses interrogations quant aux conditions et au fondement de son incarcération, estimant que ses droits fondamentaux pourraient être bafoués. Ils ont plaidé pour sa libération, rappelant avec force qu’aucune femme ne doit être privée de liberté de manière arbitraire ou disproportionnée, et que la justice doit rester équitable, humaine et respectueuse de la dignité. Le deuxième point a porté sur les conditions spécifiques des femmes en milieu carcéral. Selon les intervenants, les détenues font face à un déficit criant de soins adaptés, à une hygiène insuffisante et à une précarité sanitaire préoccupante. À cela s’ajoute la souffrance morale liée à la séparation d’avec leurs enfants et leurs familles. Autant de facteurs qui transforment la prison en un espace de vulnérabilité extrême, loin des standards minimaux du respect des droits humains. La question de la détention préventive prolongée a également été vivement dénoncée. De nombreuses femmes, ont-ils souligné, croupissent en prison depuis plusieurs années sans avoir été jugées. Une situation qualifiée de violation grave des droits humains, qui alimente en outre la surpopulation carcérale. Les conférenciers ont ainsi appelé à une accélération des procédures judiciaires et à un examen urgent des dossiers des femmes détenues. Enfin, la problématique des mineurs incarcérés a suscité une vive indignation. Les intervenants ont jugé inacceptable que des enfants soient détenus aux côtés d’adultes, exhortant l’État à créer des établissements pénitentiaires spécifiquement dédiés aux mineurs. Ces structures devraient, selon eux, être orientées vers la rééducation, la protection et la réinsertion, conformément aux conventions internationales ratifiées par le Sénégal. www.dakaractu.com