Au Lamentin, Georges est devenu une icône. De temps en temps, le crocodile, dont tout le monde ignore comment il a atterri dans l’embouchure de la rivière Lézarde, assure le spectacle, créant des attroupements sur les berges. Tout près de là, le stade Yves-Adèle est moins attirant. Ce jeudi de novembre, alors que le soleil commence à décliner, trois groupes - issus d’autant de clubs - s’y entraînent. Sous la direction de l’infatigable président Stribline Libon, les petits de La Cigogne, tee-shirts orange sur le dos, sillonnent entre les plots et les cerceaux, sans prêter attention aux trous qui pullulent sur cette piste plus vraiment rouge. Leurs aînés se sont habitués depuis longtemps à ce tartan défraîchi, qui laisse largement apparaître le ciment, faute d’avoir été rénové depuis vingt-cinq ans. Ou à cet éclairage beaucoup trop faible, parce que les ampoules des spots ne sont plus changées.