Les films qui se placent en tête du Top 10 Netflix ne sont pas toujours des chefs-d’œuvre. « Submersion », actuellement numéro 1 de ce classement en cette veille de Noël, est d’autant plus une vraie bonne surprise. Ce film de science-fiction coche les cases de la grosse production catastrophe, mais rapidement, son scénario précis et complexe, son image léchée, sa narration, lui donnent une vraie épaisseur. Il faut un peu s’accrocher pour tout comprendre à l’histoire. An-na est une jeune femme qui vit seule dans un immeuble de Séoul avec son fils Ja-in, six ans. Un matin, alors qu’elle prépare le petit-déjeuner dans sa cuisine, une flaque d’eau apparaît au sol. Bientôt, la mère et son petit garçon ont les pieds dans l’eau. Elle jette un œil dehors. La ville est totalement inondée et le niveau de l’eau ne cesse de monter. Il faut fuir et vite. L’angoisse monte pour elle, mais aussi pour nous devant notre écran. Les escaliers de l’immeuble sont bouchés par des gens qui tentent de fuir vers les étages supérieurs. Plusieurs fois, An-na se retrouve à plonger dans l’eau, dans des appartements submergés et on se demande si elle va trouver une issue. On suffoque presque avec elle. Certaines scènes sous l’eau, où l’on craint la noyade à tout moment, font monter l’anxiété. Une émotion qui vous prend sans prévenir Puis le film, déconseillé aux moins de treize ans, bascule et prend une tout autre dimension au bout de vingt minutes avec un twist inattendu. On apprend la raison de l’inondation : un astéroïde a percuté l’Antarctique, faisant monter le niveau de la mer sur l’ensemble de la planète. La jeune femme, qui a travaillé pour un laboratoire de conception d’IA, a développé un générateur d’émotions unique au monde. Et son rôle sera de développer une nouvelle humanité, exterminée à cause de la catastrophe en cours… On pense bien sûr à « Don’t Look Up » pour le parallèle, certainement volontaire, avec la crise écologique. Mais la comparaison s’arrête là. « Submersion », dans lequel joue Park Jae-soo, un des acteurs de la série « Squid Game » , prend un tout autre chemin pour aller plutôt explorer la psychologie des personnages et les rapports mère-fils. Sans se départir pour autant de scènes d’action haletantes et efficaces. Et le spectateur n’est pas au bout de ses surprises quand il découvrira la vraie nature du lien qui unit l’héroïne au petit garçon. La suite de l’histoire prend même des allures d’ « Un jour sans fin » version science-fiction en 2025. C’est certes un peu complexe côté synopsis, et on n’est pas sûr d’en avoir compris toutes les subtilités, mais on se laisse cueillir par l’émotion tant le film réussit à créer un vrai suspense et aborde avec délicatesse la relation entre les deux personnages principaux, très attachants. La peur de l’abandon, la confiance entre une mère et son enfant, la solidarité, sont autant de thèmes, bien exploités ici, sans pathos, qui réussissent à nous toucher. Et même nous tirer une larme, là où on ne s’y attendait vraiment pas.