Diabolique, flippante, captivante… On a adoré la série « Il était deux fois » avec Odile Vuillemin

Son polar « Il était deux fois » , sorti en librairie en 2020, nous avait totalement bluffés. On était donc un peu dubitatifs quant à son adaptation en série… Erreur. Dès le premier épisode, même s’il s’agit d’une relecture libre du roman de Franck Thilliez, et que le héros devient une héroïne sur le petit écran, on est happés par l’intrigue, plongés dans l’ambiance si particulière et si diabolique de ces six épisodes disponibles à partir de ce vendredi sur la plate-forme france.tv. L’histoire commence en 2013 à Sagas, ville fictive du Grand-Est cernée par les forêts et les lacs, qui se réveille en plein émoi. Julie, 17 ans, fille de la capitaine Gabrielle Moscato, (Odile Vuillemin) a mystérieusement disparu. Alors que l’enquête piétine, sa mère refuse d’accepter l’inacceptable. Broyée par la douleur, elle continue à rechercher son enfant et se retrouve dans une chambre d’hôtel où elle s’endort pour se réveiller… en 2025. Mais à son réveil, elle découvre qu’elle n’a aucun souvenir de ces douze années écoulées. Elle découvre avec horreur que non seulement Julie est décédée, mais qu’en plus, elle s’est suicidée et a laissé une lettre d’une rare violence contre sa mère. Sans compter qu’elle avait aussi oublié que son mari l’avait quittée et allait bientôt être père. Mais si cette amnésie psychogène atypique lui a effacé la mémoire, elle n’a en rien altéré son instinct de flic, ni celui de mère. Jusqu’où ira-t-elle pour sauver sa fille ? Ou plutôt, jusqu’où est-elle déjà allée ? Car si l’enquête a été refermée depuis des années, pour Gabrielle Moscato, elle ne fait que commencer. Éric Delafosse et France Jacquet réussissent à nous tenir en haleine jusqu’au bout car, comme Franck Thilliez, ils jouent avec nos nerfs et nos peurs. Terriblement efficace, ce mécanisme de la double temporalité ne cesse de nous embarquer sur de fausses pistes, et on en perd notre latin. Un puzzle géant auquel il manque toujours la pièce maîtresse. Très agaçant. Exceptionnelle Odile Vuillemin Si « Il était deux fois » est une grande série, parce qu’elle est adaptée d’un des meilleurs polars de Franck Thilliez, mais aussi parce qu’elle repose sur une brochette d’acteurs de haute volée. À commencer par Odile Vuillemin, exceptionnelle dans le rôle de cette femme brisée mais combative. Hubert Delattre, qui interprète le flic responsable de l’enquête, ainsi que Nicole Calfan sont aussi excellents. Six épisodes qui nous embarquent avec beaucoup de justesse et d’émotion dans l’errance intime d’une femme qui cherche son enfant autant qu’elle cherche son identité.