Edouard Tièche, le poète oublié qui raconte la Romandie du XIXe siècle

L’historienne Laurence Marti a retranscrit le journal intime du jeune poète de Bévilard. Un récit étalé sur 1800 jours entre 1863 et 1868 qui apporte un éclairage sur la vie de l’époque, du petit village du Jura bernois aux bords du Léman Le 31 juillet 1863 à Bévilard, dans le Jura bernois. Edouard Tièche, tout juste 20 ans, prend la plume pour rédiger la première entrée de son journal intime. Forcé d’interrompre ses études en raison d’un problème d’asthme et d’une maladie de la peau, ce passionné de littérature et de poésie poursuivra l’exercice durant 1800 jours, contant au fil des pages son époque, la vie de son village, de l’Arc jurassien qu’il découvre au gré d’excursion botaniques et de la région lémanique, arpentée au cours d’un voyage. Ce témoignage de plus de 500 pages, longtemps oublié, est depuis peu librement accessible en ligne grâce au travail minutieux de l’historienne et sociologue Laurence Marti. Elle a passé plus de mille heures à retranscrire l’intégralité du texte. «J’ai découvert l’existence de ce journal vers 2016, en travaillant sur une monographie de Bévilard», raconte l’auteure native du village et aujourd’hui installée à Aubonne (VD). Du poète, elle ne sait pratiquement rien, si ce n’est qu’une rue a été baptisée de son nom. «Le manuscrit était perdu dans un dépôt de la Bibliothèque nationale, j’ai mis du temps à mettre la main dessus. Après en avoir lu quelques passages, j’ai rapidement été convaincu de son intérêt.» Si la pratique du journal est courante à l’époque, c’est ici le contexte et la forme qui sont particuliers. Voir plus