La chanteuse Georgette Lemaire, interprète de « Vous étiez belle, madame », s’est éteinte

C’est une figure de la chanson française qui nous quitte. Georgette Lemaire, qui connut ses heures de gloire dans les années 1960-1980 avec notamment le succès « Vous étiez belle, madame », est décédée dimanche à l’âge de 82 ans, a annoncé son fils ce lundi. La chanteuse s’est éteinte à la Maison des artistes de Nogent-sur-Marne ( Val-de-Marne ), a précisé Antoine Blanc-Sellers. Puces de Saint-Ouen Née Georgette Kibleur à Paris en 1943, l’artiste « commence par se produire dans un café-concert des Puces de Saint-Ouen , Chez Louisette, avec un répertoire de chansons réalistes », rappelle le label Universal Music France sur son site Internet. Elle s’inscrit en 1965 à l’émission de télé-crochet « Le Jeu de la chance ». Puis signe un contrat avec la maison Philips et enregistre « À faire l’amour sans amour », « Le Cœur désaccordé » et « Et si c’était vrai », signés du compositeur Charles Dumont, qui sont « des succès de son premier album » édité en 1966, ajoute Universal. Georgette Lemaire se produit en première partie de concerts de Georges Brassens à Bobino. « Vous étiez belle, madame », signé Pascal Sevran en 1968, sera son plus grand succès. Autobiographie Mariée à 17 ans, elle divorce et se remarie avec son pianiste, Bob Sellers. La chanteuse enregistre régulièrement, par exemple « Des millions d’amoureux » (1969) ou « Demain sera différent », chanson du film « Le Professeur » (1972) avec Alain Delon . Jean-Loup Dabadie, Pierre Delanoë ou encore Charles Aznavour signent ses titres, ce dernier lui écrivant un album entier, « Pour Aznavour » (1980). En 1997, elle revient avec « Intime », qui comprend plusieurs réenregistrements. En 2009, elle fait paraître « Inoubliable », avec des titres inédits, et participe à la tournée d’artistes de variétés Age tendre et Têtes de bois. Son autobiographie « À m’en déchirer le cœur » (Éditions du Toucan) sort en 2010. En 2014 paraît son dernier album composé de reprises sur la capitale, « Paris Jazz ». Menacée d’expulsion L’artiste, qui a changé plusieurs fois de label, a été faite chevalier des Arts et des Lettres en 1986. Alors qu’elle était menacée d’expulsion de son logement parisien en raison d’impayés, elle avait écrit au président François Mitterrand , lequel l’avait nommée membre du Conseil économique et social en 1989, ce qui avait suscité la polémique. « Ça payait mon loyer. (…) Les politiques m’ont toujours aidée (…), c’est pas les gens du milieu artistique », confiait-elle au micro de franceinfo en 2014.