Leur gospel envoûtant a ébloui le jury et le public du Royal Palace de Kirrwiller en Alsace vendredi soir sur France 3. Finalistes victorieux du concours de la meilleure chorale de France , les Chérubins Gospel, doyens du genre dans l’Hexagone, ramènent le trophée dans le Val-d’Oise pour leur quarantième anniversaire. Olivier Pierre, choriste et manager général des Chérubins, nous raconte les coulisses de ce triomphe, « un moment magique » pour les 40 choristes présents. Que ressentez-vous après cette victoire ? Vous réalisez votre performance ? OLIVIER PIERRE. Honnêtement, nous n’y croyions pas sur le moment ! Les autres chorales, comme le chœur du Nord ou le chœur du barreau de Bordeaux, étaient excellentes. Quand le présentateur a annoncé « Le chœur des Chérubins Gospel », la joie nous a submergés. C’était un moment de gratitude immense. Nous avons tout de suite pensé à Félix Simakala ( le fondateur des Chérubins en 1985, NDLR ) et à toutes les générations de choristes qui nous ont précédés. Notre président, qui est le fils de Félix, a brandi le trophée très haut vers son père. C’était un moment magique, suspendu. Tout au long du concours, vous avez dégagé une énergie positive très forte, et une belle maîtrise technique, d’où viennent-elles ? Le gospel a des racines profondes, mais au-delà de l’aspect religieux , nous parlons d’espérance et de résilience. Nous nous connaissons tous très bien, il y a un grand respect intergénérationnel et une complicité naturelle. On rigole beaucoup ensemble, même juste avant de monter sur scène. Notre message est simple : l’amour, la paix et la joie. Nous voulons offrir une parenthèse aux gens, un moment où ils oublient leurs soucis et leurs factures. La base des Chérubins, c’est le don de soi. On raisonne comme une famille. Si un membre ne va pas bien, on l’aide, mais sur scène, il faut s’oublier pour transmettre de la joie aux autres. Dites-nous en plus sur les Chérubins, vous étiez 40 choristes, mais sûrement beaucoup plus au sein de votre association ? Au total, nous sommes environ 200, car nous regroupons trois chorales en une seule. Pour ce concours, nous avons dû faire des choix sur les plans scéniques, artistiques et vocaux pour garantir un beau rendu. Cela demandait aussi beaucoup de sacrifices et de travail, il fallait donc des personnes disponibles. Depuis combien de temps les Chérubins existent ? Cela fait 40 ans. C’est d’ailleurs pour cela qu’on nous présente régulièrement comme la première chorale gospel de France. Ça a commencé par un petit groupe et ça s’est bien développé depuis. Elle a été fondée par Félix Simakala, un visionnaire et pionnier du gospel en France. Historiquement, on nous appelait les Chérubins de Sarcelles. Ensuite, le nom a évolué. Il y a un ancrage fort dans le Val-d’Oise, mais les choristes viennent de toute l’Île-de-France, et même de l’Oise ou d’autres régions. Aujourd’hui, nos répétitions ont lieu à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), mais le siège de l’association est à Garges-lès-Gonesse . Racontez-nous les coulisses de ce voyage en Alsace, quelle a été votre expérience ? C’était un peu comme une colonie de vacances ! Des membres venaient de Carcassonne, Vichy ou Bordeaux, donc les retrouvailles étaient joyeuses. Sur place, nous avons passé deux jours : un jour de répétitions intenses et un jour de tournage. Au début, l’ambiance avec les autres chorales était un peu timide, mais après le déjeuner, tout le monde chantait ensemble. C’était génial d’être réunis par l’amour de la musique. Qu’est-ce qui a fait la différence, selon vous ? Je pense que c’est notre sincérité. Nous n’avons pas cherché à nous transformer ; nous sommes venus tels que nous sommes, avec notre cohésion, notre énergie et notre engagement collectif. Le gospel est une musique qui ne triche pas : quand on chante avec le cœur, cela se ressent immédiatement. Nous sommes venus avec cette authenticité et je pense que le jury l’a ressenti. Comment envisagez-vous la suite, quels sont vos projets ? Nous préparons une grande tournée dans les Caraïbes pour l’année prochaine, notamment en Guadeloupe et en Martinique . Nous espérons que ce trophée attirera des partenaires. Et surtout, nous n’avons pas encore fêté dignement nos 40 ans. Nous aimerions trouver une grande salle parisienne début 2027 pour marquer cet anniversaire. Cette victoire est une reconnaissance qui nous invite à continuer de faire du chant un espace de rassemblement. Cela nous pousse à être encore plus exigeants, à créer de nouveaux spectacles inspirants. Il n’y a plus de limites pour les Chérubins !