Famille juive intoxiquée par une nourrice à Levallois : le parquet fait appel de la décision du tribunal correctionnel

C’était une demande des avocats de la famille. Le parquet de Nanterre a indiqué ce mardi avoir fait appel de la décision du tribunal correctionnel de condamner une nourrice ayant intoxiqué les parents d’enfants juifs dont elle avait la garde mais de la relaxer pour antisémitisme. La nourrice, une femme algérienne de 42 ans, a été condamnée le 18 décembre à trois ans de prison, dont deux ans et demi-ferme , pour avoir versé en janvier 2024 des produits de nettoyage dans des bouteilles d’alcool d’une famille pour qui elle travaillait à Levallois-Perret , dans les Hauts-de-Seine. Le tribunal de Nanterre n’a pas retenu la circonstance aggravante d’antisémitisme, pourtant requise à l’audience par le parquet et défendue par les parties civiles. Lors d’une perquisition, la nourrice avait affirmé avoir contaminé les produits de ses employeurs « parce qu’ils ont de l’argent et le pouvoir, j’aurais jamais dû travailler pour une juive, elle ne m’a apporté que des problèmes ». Elle avait reconnu lors du procès qu’il s’agissait d’une « phrase de haine » mais s’était défendue de tout racisme ou antisémitisme. « Absolument incompréhensible » Dans sa décision, le tribunal avait notamment estimé que l’absence d’avocat au moment de la perquisition où les propos ont été tenus ne permettait pas de retenir la circonstance aggravante. Il avait toutefois insisté sur la « gravité des faits » et évoqué un « abus de pouvoir », regrettant la « position erratique » de la nourrice tout au long du processus judiciaire. Pour Mes Patrick Klugman et Sacha Ghozlan, conseils de la famille, la décision de première instance de ne pas retenir l’antisémitisme « est absolument incompréhensible et doit être renversée en appel ». « Il s’agit de nommer les choses de manière à ce qu’on comprenne ce qu’il s’est passé », ont-ils ajouté. La nourrice avait également été condamnée pour usage de faux administratif, en l’occurrence une carte d’identité nationale belge factice. Elle a été sanctionnée d’une interdiction du territoire français pendant cinq ans.