Jour de vote pour la diaspora kosovare de Suisse

Après des mois de blocage, le premier ministre social-démocrate du Kosovo, Albin Kurti, espère obtenir une majorité parlementaire ce dimanche. Environ 14 500 personnes originaires du Kosovo se sont inscrites pour voter en Suisse Moins d’un an après les dernières élections législatives, les Kosovars votent de nouveau ce dimanche. Arrivé en tête du scrutin de février 2025 avec 40% des voix, Vetëvendosje (Autodétermination), le parti social-démocrate du premier ministre sortant Albin Kurti, n’a depuis trouvé aucun allié pour gouverner avec lui. Résultat, le parlement est bloqué, et de nouvelles élections sont convoquées. En Suisse aussi, du fait de la grande diaspora kosovare: selon le mode de calcul, entre 160 000 à 250 000 personnes originaires du Kosovo vivent en Suisse, comme l’avait indiqué la présidente de la Confédération Karin Keller-Sutter lors de la visite officielle de son homologue kosovare Vjosa Osmani Sadriu à Berne en mai dernier. Lire aussi: A Berne, une première visite d’Etat qui resserre les liens entre la Suisse et le Kosovo Membre du parti Vetëvendosje et député PS zurichois, Reis Luzhnica se montre confiant. «En Suisse, environ 14 500 personnes se sont inscrites pour voter. Même si le potentiel est plus élevé, c’est un bon nombre et très important pour Vetëvendosje», a-t-il déclaré à l’agence Keystone-ATS. La diaspora tend à voter de manière plus progressiste – de façon similaire aux centres urbains du Kosovo. Lire aussi: Les législatives au Kosovo ne sont pas la promesse de sortir le pays de la crise politique Récemment, le premier ministre Albin Kurti s’est rendu à Zurich pour une visite électorale. «Malgré la planification à court terme, l’événement s’est très bien déroulé, la salle était pleine avec environ 3000 personnes», raconte Reis Luzhnica. Comparé aux élections de février, il constate que les gens sont davantage décidés à voter. À l’époque, on entendait souvent des phrases comme «Vetëvendosje gagne de toute façon, mon vote ne fera pas de différence». Beaucoup trouvaient également que s’inscrire ou voter depuis la Suisse était trop compliqué. «Beaucoup prévoient de profiter des vacances pour voter sur place» Aujourd’hui, la conviction que chaque vote compte est plus forte. «Par conséquent, de nombreuses personnes se sont inscrites et beaucoup prévoient de profiter des vacances de Noël pour rendre visite à leur famille au Kosovo et voter sur place», explique le jeune politicien de 35 ans. Selon son appréciation personnelle, basée sur des échanges avec des électeurs potentiels, il s’attend à une victoire de Vetëvendosje. Lire aussi: Ne leur parlez plus d’intégration: les Kosovars et leurs descendants revendiquent leur participation dans la société helvétique Le parti pro-occidental et social-démocrate d’Albin Kurti avait été le plus fort lors des dernières élections, mais n’avait pas obtenu de majorité suffisante. Depuis, le parlement a longuement débattu de la présidence du parlement, retardant sa constitution officielle pendant plusieurs mois. Le Kosovo, aujourd’hui presque exclusivement peuplé d’Albanais, était autrefois une province serbe. Après des soulèvements contre le régime serbe et une intervention de l’OTAN en 1999, le pays a proclamé son indépendance en 2008. Plus d’une centaine de pays – dont la Suisse – reconnaissent cette indépendance, mais pas la Serbie ni la Russie. Étant donné que cinq pays de l’UE, dont l’Espagne et la Grèce, ne reconnaissent pas le Kosovo, celui-ci a uniquement le statut de «candidat potentiel à l’adhésion».