Dans un entretien publié ce dimanche par le «SonntagsBlick», la présidente de l’assemblée générale des Nations unies déplore la réduction de l’aide au développement mais se veut optimiste quant à l’avenir du multilatéralisme Les mesures d’austérité de l’ONU ne menacent pas la Genève internationale, estime la présidente de l’assemblée générale des Nations unies, Annalena Baerbock, dans un entretien publié ce dimanche par le SonntagsBlick . «Genève est un carrefour de la diplomatie multilatérale et n’est pas en danger en tant que site». Des villes comme Genève, Bonn ou Nairobi peuvent même profiter des mesures d’économie, ajoute l’ancienne ministre allemande des affaires étrangères. «New York est un endroit très cher. C’est pourquoi nous réfléchissons aux sites que nous pourrions délocaliser. La Suisse n’est pas vraiment bon marché, mais elle est tout de même très attractive». Lire aussi: Eléonore Caroit, ministre française de la Francophonie: «Pour la France, le pôle multilatéral genevois reste fondamental» Pour Annalena Baerbock, les coupes dans l’aide au développement sont une erreur fatale. «Chaque réduction de l’aide au développement est une balle tirée dans son propre pied. Davantage de crises et de conflits augmentent la pression migratoire», indique-t-elle, soulignant que la coopération internationale est, in fine, profitable à tout le monde. «Le monde n’est pas divisé, au contraire» Mais le «plus grand danger pour la sécurité de notre siècle» est le réchauffement climatique, affirme l’ancienne élue écologiste. Avec l’ensevelissement du village de Blatten (VS) suite à l’effondrement d’un glacier à la fin mai, «le changement climatique n’est plus seulement une notion abstraite, mais est devenu très concret», estime-t-elle. «Si nous ne maîtrisons pas la crise climatique, nous verrons malheureusement partout des catastrophes comme celle de Blatten». Début octobre: L’ONU à 80 ans: «Never ever give up» (N’abandonnez jamais) Interrogée sur l’absence du président américain Donald Trump à la conférence sur le climat de Belém, au Brésil, et sur le «harcèlement tarifaire» qu’il mène depuis le début de l’année, Annalena Baerbock botte en touche: «Plus de 80% des relations commerciales restent régies par les règles de l’OMC. Malgré l’intensification des pressions américaines, cet ordre mondial demeure.» De même, «toutes les autres nations présentes à Belém ont réaffirmé leur engagement à renforcer la protection du climat». De quoi nourrir un optimisme un peu forcé: «Le monde n’est pas divisé; au contraire, une nette majorité des deux tiers se mobilise chaque jour pour défendre les valeurs de l’ONU: un ordre de paix fondé sur des règles, la protection du climat, l’égalité et la justice sociale.»