Un transfert historique et scruté par tous les spécialistes. La tapisserie de Bayeux , qui était jusqu’à septembre dernier dans un musée de Normandie, sera exposée dans les prochains mois au British Museum de Londres . L’œuvre du XIe siècle sera prêtée au Royaume-Uni à partir de septembre 2026. Pour assurer son déplacement, le gouvernement britannique va assurer l’œuvre à hauteur de 800 millions de livres sterling, soit l’équivalent de 917 millions d’euros, annoncent nos confrères du Financial Times . Selon cette source, cette somme colossale couvrira la tapisserie contre les dommages ou pertes lors de son transfert de Bayeux à Londres et pendant toute la durée son exposition. Une œuvre fragile Le directeur de la rédaction du site La Tribune de l’Art , Didier Rykner, estime qu’il s’agit d’une « vaste fumisterie ». Une assurance « doit permettre de remplacer l’objet assuré, s’il venait à être détruit. Ce qui, dans cette hypothèse extrême, serait évidemment impossible : il n’y a rien d’équivalent au monde à cette œuvre », résume-t-il . Comme lui, des dizaines de milliers de personnes ont signé une pétition pour s’opposer au transfert de l’œuvre. Depuis 2020, des rapports d’experts ont minutieusement radiographié les dégradations qui fragilisent la tapisserie (24 204 taches, 9 646 trous, 30 déchirures…) ou alerté sur les « risques supplémentaires » que ferait courir son transport « au-delà d’une heure de trajet ». En 2021, les services du ministère de la Culture avaient eux-mêmes assuré que « l’œuvre n’était pas transportable avant d’être restaurée ». Signe de sa fragilité, son extraction en septembre de la vitrine où elle était exposée depuis 1983 a été menée avec la plus grande précaution et son transfert vers un lieu de conservation provisoire avait mobilisé « plus de 90 personnes ». La tapisserie devait initialement être restaurée pendant 18 mois pendant les travaux du musée de Bayeux mais le prêt annoncé par Emmanuel Macron en juillet a chamboulé ce calendrier. La rénovation a, depuis, été reportée sine die.