Il est difficile de vraiment choquer les Français en matière de mœurs. Pour les premiers spectateurs de « Et Dieu… créa la femme » , sorti sur les écrans le 4 décembre 1956, pas question de crier au scandale. Ni de crier au chef-d’œuvre. Le film de Roger Vadim avec Brigitte Bardot, décédée ce dimanche à l’âge de 91 ans, ne crée pas l’événement. Il ne remporte aucun succès, accueilli tièdement par la presse, à l’exception du jeune critique François Truffaut, pas encore cinéaste, qui salue son audace « novatrice ». B.B. est déjà connue, elle a même éclaboussé le Festival de Cannes de sa seule présence au printemps, mais ce feu d’artifice de liberté et de sensualité conçu pour elle par Vadim, son mari, s’annonce comme un pétard mouillé.