« Le féminisme, je m’assois dessus. » Brigitte Bardot , qui s’est éteinte ce dimanche à l’âge de 91 ans, ne s’est jamais réclamée de l’avant-garde sur les questions sociétales. Mai 1968 ? « Quelle triste et lamentable page d’histoire », peste-t-elle dans ses Mémoires, « Initiales B.B. ». À l’époque de leur publication, en 1996, elle tord le cou une fois pour toutes à ceux ou celles qui voudraient la classer dans un quelconque camp de l’émancipation, comme ce passage où elle évoque ses amies : « Nous étions parties à la conquête du monde, en femmes libres, modernes, indépendantes, amazones de tous les défis, et nous nous retrouvions en fin de compte bien heureuses de rejoindre nos compagnons ou de supporter comme moi un amant choisi à la hâte avant le départ. Preuve indiscutable qu’une femme, aussi belle soit-elle, aussi célèbre, riche, aussi enviée soit-elle, n’est pas faite pour vivre seule. C’est une aberration de prôner le contraire. » Voilà pour les mots, très conformistes. Bardot ne se survend pas, au contraire. Mais pour ses tenues, attendez. Brigitte Bardot, c’est la révolution permanente.