À l’occasion d’un point de presse ce dimanche, le conseil national syndicaliste du Cadre Unitaire Syndical des Enseignants du Moyen Secondaire (CUSEMS) tire la sonnette d’alarme sur le situation jugée précaire des enseignants.,Son secrétaire général national, Aliou Diouf estime que la patience des enseignants est à bout et sans réponses concrètes du gouvernement. Il rappelle que le secteur de l’éducation risque d’être paralysé dans les mois à venir. Sur leur plateforme revendicative, trois points sont au cœur des préoccupations syndicales, Face à la presse, il s’est d’abord agi d’évoquer la précarité des décisionnaires à la retraite. Ces enseignants sous contrat, après 25 ans de carrière, se retrouvent avec des pensions de misère qui ne leur permettent pas de vivre décemment. « Ils souffrent énormément dans le silence et c’est une situation qui ne peut plus durer », a martelé Aliou Diouf. Si le gouvernement a bien adopté deux décrets en conseil des ministres, « ceux-ci laissent en rade la quasi-totalité des décisionnaires », selon le syndicaliste qui réclame un élargissement du périmètre d’application et surtout un alignement sur le régime de retraite des fonctionnaires. La refonte du système de rémunération constitue le deuxième cheval de bataille des syndicalistes. En effet, ces enseignants, dénoncés comme les parents pauvres du système salarial, réclament un « rebasing salarial » avec une grille tenant compte des diplômes et de la hiérarchie. « Après 25 ans de carrière, ils méritent de vivre dans la décence et la dignité », insiste le secrétaire général. Une promesse forte du régime actuel qui, deux ans après son arrivée au pouvoir, n’a même pas encore ouvert de négociations sérieuses sur le sujet. Les lenteurs administratives préoccupent également le Cusems. À l’heure de la digitalisation, il est aberrant selon l’organisation syndicale, qu’un enseignant de Kédougou doive parcourir des centaines de kilomètres jusqu’à Dakar pour déposer un simple dossier d’avancement ou de reclassement. « On peut scanner les dossiers et les envoyer directement », propose Aliou Diouf, réclamant une modernisation des procédures interadministratives. Membre du collectif G7 des syndicats d’enseignants, le CUSEMS a déjà lancé deux plans d’action de grève depuis le début de l’année. Un avant-goût de ce qui pourrait devenir la norme si l’exécutif persiste dans ce que Aliou Diouf qualifie « d’immobilisme. » « Si le gouvernement persiste dans l’immobilisme, l’année en cours ainsi que les années à venir seront perturbées. Ça, c’est clair et c’est net », prévient-il en rappelant qu’une crise dans le secteur de l’éducation est à envisager si les choses s’aggravent. La réunion annuelle du CUSEMS doit trancher la question dans sa deuxième partie. Les délégués venus de toutes les régions du Sénégal devront décider collectivement s’ils déposent un préavis de grève immédiatement ou s’ils accordent un dernier délai au gouvernement. www.dakaractu.com