« Il y a le sapin, les cadeaux, la dinde et quand on aime le basket , il y a le All Star Game. Avec tout ça, les fêtes de fin d’année sont réussies ». Croisé dans le froid et une file d’attente devant l’Accor Arena, Julien, qui accompagne sa fille Louna, a tout résumé. Le « match de toutes les étoiles » du basket français illumine la semaine entre Noël et le jour de l’An depuis un bon paquet de temps. Cela doit faire 32 hivers que ça dure. Entre musiques en live et danses urbaines, spectacle de (gros) sons et lumières, un match toujours (trop ?) spectaculaire, des concours de shoot à 3 points gagné par Anthony Labanca (Bourg), de dunks (Joshua Uduje, Saint-Chamond, Elite 2) et de un-contre-un remporté cette fois par Nadir Hifi, son succès ne se dément plus. Le tir à 100 000 euros du milieu de terrain par un spectateur n’a en revanche pas été gagné. Il ne l’est plus depuis 2013. Il en va ainsi depuis 2003 et pour la 22 e fois consécutive : le All Star Game de la Ligue nationale se déroule à l’Accor Arena à guichets fermés. Cette fois encore, entre deux réveillons, l’enceinte des bords de Seine a accueilli ce 28 décembre, 15 912 personnes. On a cherché sans trouver un seul siège libre. Cinq jours après les 12 440 fans qui sont venus aider le Paris Basketball à vaincre l’Étoile rouge de Belgrade en Euroligue (102-92) au même endroit, cela montre une chose : il y a un public basket dans la capitale et au-delà. La NBA, en approche pour monter avec la Fiba sa ligue sur le vieux continent d’ici une vingtaine de mois, n’a plus besoin d’en être convaincue. La NBA veut que Paris, sous une forme encore à définir avec le PSG notamment, fasse partie de l’aventure de la NBA Europe. Car elle sait qu’ici, le basket est populaire. La NBA considère au passage que le All Star Game du basket français est le meilleur au monde après le sien. Elle avoue s’en inspirer et a prêté pour l’occasion, les mascottes équestres des Dallas Mavericks et des Pistons de Détroit. Le All Star Game à la sauce française ressemble à une soirée NBA sans la NBA, et c’est ce qui plaît aussi. Un show qui fait du bruit Le succès populaire du All Star Game reste tout de même une curiosité. Ce n’est pas un vrai match et peu importe qui le gagne. C’est un show qui fait du bruit, qui peut parfois même être un peu longuet. Mais qui a trouvé une formule magique : sa date, le dernier dimanche de l’année. En 2002, la dernière fois qu’il n’avait pas affiché « complet » l’événement n’avait rassemblé « que » 11 000 personnes dont 5 000 invités. « Mais nous avions la bonne idée : la date, se rappellent les organisateurs. Nous étions pionniers pour organiser un événement au milieu des fêtes. C’est repris partout depuis. Le Boxing Day est devenu à la mode avec le Top 14 , mais le All Star Game fut le premier à s’aventurer entre Noël et le Jour de l’An, période idéale pour une soirée familiale de sport et de spectacle. » Difficile pourtant de parler de période creuse pour les basketteurs, 48 heures après un Nanterre-Paris en championnat et deux jours avant un Asvel-Paris Basketball en Euroligue. « C’est une chouette ambiance » Mais Bingo quand même. Pour les amoureux de basket, le All Star est un rendez-vous de Noël comme les autres. Pour certains, le billet d’entrée fait même partie des cadeaux au pied du sapin quelques jours plus tôt. C’est le cas de Céline, aperçue avec un bonnet rouge et blanc sur la tête entre deux entractes. « Le Père Noël ou plutôt mon chéri m’a offert la place. Disons que c’est un de nos cadeaux de Noël à tous les deux. Je pense qu’il était plus pour lui car il ne voulait pas venir seul mais ça me va aussi. C’est une chouette ambiance. » Au milieu de toutes les agapes, il y a aussi un match avec ce qui se fait de mieux dans le basket de France, une sélection des meilleurs joueurs français avec Élie Okobo, Matthew Strazel et Nadir Hifi contre les meilleurs étrangers du championnat emmenés par le Monégasque Mike James. Une partie de gala disputée d’abord sans défense avant que le niveau se resserre dans le money time pour offrir une vraie opposition remportée cette fois par la Team France qui s’est imposée après deux prolongations sur un score fleuve 165-159.