C’est une incroyable bévue bureaucratique comme les autorités administratives savent parfois en fabriquer. Finalement, l’agresseur présumé de trois femmes dans le métro parisien ce vendredi 26 décembre n’est pas sous OQTF (obligation de quitter le territoire français) mais dispose bel et bien d’un passeport français, a indiqué ce lundi le ministère de l’Intérieur, confirmant une information de RTL. Sa naturalisation obtenue en 2018 par l’ambassade française à Bamako (Mali) a disparu des radars préfectoraux et judiciaires sans que l’on sache encore pourquoi. Il faut dire que l’intéressé lui-même n’a jamais fait état de sa nationalité française, ni en garde à vue lors de ses multiples interpellations, ni devant les tribunaux, ni au centre de rétention administrative (CRA), ni en prison. L’homme souffre de problèmes psychiatriques. Ceci explique peut-être cela. Une série de dysfonctionnements administratifs C’est en perquisitionnant chez le suspect ce vendredi, à la suite de l’agression des trois femmes dans le métro parisien que les enquêteurs ont découvert un passeport français lui appartenant. Cette découverte inattendue met en lumière une série de dysfonctionnements administratifs. Dès le départ de l’enquête, les autorités décrivaient un Malien en situation irrégulière, sous le coup d’une OQTF et recherché. Selon le communiqué initial du ministère de l’Intérieur, il avait notamment été écroué en janvier 2024 pour vol aggravé et agression sexuelle. Libéré en juillet, il avait fait l’objet d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et d’un placement en centre de rétention administrative. Son éloignement n’ayant pu être effectué dans le délai légal, faute de laissez-passer consulaire, il avait été libéré sous assignation à résidence et était « sous mandat de recherche ». Or cela n’aurait jamais dû être le cas, compte tenu de la nationalité française de la personne. Désormais, les autorités cherchent à comprendre comment une telle erreur administrative a pu être commise. Comment, pendant toutes ces années, justice et préfectures ont pu ignorer que l’intéressé était Français ? L’affaire soulève en tout cas de sérieuses questions sur la fiabilité des fichiers et la communication interservices. Levée de la garde à vue pour des raisons psychiatriques Ce samedi, le parquet a annoncé la levée de la garde à vue du suspect, âgé de 25 ans, en raison de son état de santé incompatible avec la mesure. Il a été transféré vers une infirmerie psychiatrique. Vendredi, après les agressions, le suspect avait été identifié grâce aux caméras de vidéosurveillance et interpellé dans le Val-d’Oise, localisé par le biais de son téléphone portable.