Ils n’ont pas convaincu. Opposés ce dimanche 28 décembre à Dubaï à l’occasion de « La bataille des sexes » , Nick Kyrgios et Aryna Sabalenka se sont attirés les critiques de la presse internationale suite à cet événement annoncé comme révolutionnaire pour le tennis mais finalement très décevant. Remporté en deux sets par l’Australien (6-3, 6-3) , le choc entre la numéro 1 mondiale et le 671e joueur du classement ATP a été plié en 1h16 seulement, n’offrant que peu de possibilités aux 17 000 spectateurs présents au sein de la Coca-Cola Arena de Dubaï pour s’enthousiasmer. « La bataille des sexes vire au cirque », a ainsi titré The Guardian , affirmant que ce match « s’adressait surtout à ceux qui ne s’intéressent que de loin au tennis ». « Les misogynes et les incels étaient ravis, les fans de tennis consternés » Dans son édition de lundi, le média britannique mentionne un duel « oscillant maladroitement entre exhibition, coup de pub et véritable cirque » et s’étonne des temps morts ayant émaillé la partie, citant notamment la danse de la Macarena effectuée par Sabalenka durant le second set ou les interruptions à répétition pour présenter les stars assises dans l’enceinte, comme les anciens footballeurs brésiliens Kaka et Ronaldo. « On était bien loin du fameux match entre Billie Jean King et Bobby Riggs en 1973, lance également The Guardian en référence à la « Bataille des sexes » ayant opposé la meilleure joueuse de l’époque à un joueur américain retraité . « À chaque coup de raquette, King portait un coup pour l’équité, l’égalité et la justice sociale. La réaction des réseaux sociaux après la victoire de Kyrgios suggère que ce dernier match a eu l’effet inverse. Les misogynes et les incels étaient ravis. Les puristes du tennis étaient consternés. » Le Daily Mail n’est pas plus tendre : « L’événement a commis le péché capital de tous : il était ennuyeux », peut-on lire dans les colonnes du tabloïd anglais. « Qu’avons-nous appris de la Coca-Cola Arena de Dubaï ? Rien. Qu’avons-nous ressenti ? Rien. Un événement sans âme dans une ville sans âme, dans une arène sans âme qui porte le nom d’une boisson sans âme », tance le média, parlant d’un « appel du pied aux misogynes du monde entier ». « Ce qui aurait pu être une tragédie s’est transformé en farce », abonde le média américain The Athletic . « C’était le scénario que redoutaient le tennis féminin et le sport en général : une défaite pour la meilleure joueuse du monde face à un adversaire qui n’a disputé que sept matchs en trois ans, jouant avec une intensité limitée et peinant à gérer son énergie après moins d’une demi-heure. » « Même les applaudissements semblaient forcés » Même la BBC , pourtant diffuseur de la rencontre dans de nombreux pays du monde, ne se montre pas positive. « Ce match s’est avéré être une simple exhibition hors saison », a dénoncé la chaîne, parlant d’une rencontre « loin de l’intensité et du spectacle promis ». Pour rappel, les règles de cette « Bataille des sexes » des temps modernes avaient été modifiées par les organisateurs dans le but d’équilibrer les débats : pas de deuxième balle de service pour les deux joueurs et une partie de terrain 9 % plus grande pour Kyrgios que pour que sa rivale biélorusse. Une évolution peu goûtée par les médias du monde entier. « Sabalenka, privée de son deuxième service, s’est constamment efforcée de contrer le coup droit de Kyrgios, tandis que l’Australien devait s’adapter à la taille inhabituelle de la zone de frappe et s’est rapidement épuisé », écrit par exemple ABC News . « Leurs forces respectives étaient considérablement limitées », déplore notamment le média australien. « Même les applaudissements semblaient forcés et, à la fin, chacun semblait soulagé que ce soit terminé. Le tout, expédié en une heure et demie », a tancé le média d’information australien. Qualifiant l’événement de « maladroit, gênant et coûteux », le Sydney Morning Herald est sur la même ligne que le journal espagnol Marca : « Le spectacle à la Coca-Cola Arena n’était rien d’autre qu’un show pétillant et superficiel, sans grande profondeur et peu susceptible de changer le cours du tennis moderne - à peu près autant qu’un tweet influence un livre ».