Rodéo sauvage : condamné pour violences après une altercation avec un jeune, ce maire de l’Oise devra payer son amende

Romuald Seels, maire de Venette ( Oise ), a été reconnu coupable de « violences réciproques », après une altercation avec un jeune de sa commune l’an dernier. Le 12 décembre dernier, le tribunal de Compiègne l’a condamné à payer plus de 1 500 euros d’amendes ainsi que 500 euros de dommages et intérêts à sa victime. Avec les frais d’avocat, la somme qu’il devrait verser, sur ses deniers personnels, s’élève à 2 500 euros. La décision de Justice a fait réagir des proches de l’édile qui, le 23 décembre, ont lancé une cagnotte en ligne avec un objectif de visé 3 000 euros, « Si le montant de la cagnotte dépasse nos attentes, le solde ou plus, selon le souhait de Romuald sera versé à l’association Orpheopolis qui œuvre en faveur des orphelins de la police », explique les responsables. Pourtant, ce lundi 29 décembre, la cagnotte a été clôturée en ayant atteint seulement 745 euros. En cause, l’illégalité d’une telle mesure qui vise à récolter des fonds pour payer une amende. « Un maire qui protège sa ville » La loi est claire : L’article 40 de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse dit qu’il « est interdit d’ouvrir ou d’annoncer publiquement des souscriptions ayant pour objet d’indemniser des amendes, frais et dommages et intérêts prononcés par des condamnations judiciaires ». L’édile va devoir y aller de sa poche pour régler ces frais, ce qui ne convient pas à tous ses administrés. « Un maire qui protège sa ville et ses citoyens ne devrait jamais être contraint de payer quoi que ce soit », explique Mathieu, un donateur. Les faits remontent au 22 décembre 2024 . Romuald Seels intervient sur le terrain de BMX de sa commune où un jeune issu de la communauté des gens du voyage est en plein rodéo sur sa moto. « C’était une moto de cross non homologuée, expliquait alors le maire sur sa page Facebook. Il était sans assurance, sans permis, sans casque avec une cagoule et roulait sur la voie publique pour se rendre sur le terrain ». « Une pluie d’insultes et de menaces » Sur place, l’élu affirme avoir essuyé « une pluie d’insultes et de menaces ». Il tente alors une médiation, mais le jeune se penche dans sa voiture et l’attrape par le cou. « Et moi, j’ai sorti un pistolet de détresse non chargé pour m’en échapper ». « Il avait été trop loin mon intégrité physique avait été menacée », estime-t-il. Le jeune porte plainte pour violences au commissariat. Le maire est alors interpellé à son domicile dans la foulée, sa maison est perquisitionnée. Il est placé en garde à vue 24 heures pour s’expliquer, puis 12 heures supplémentaires, sur demande du procureur de la République. Si, lors de l’audience du 12 décembre, l’avocate du maire, Me Mouna Taoufik, a plaidé la légitime défense, le tribunal a décidé de relaxer le jeune car il n’avait pas d’arme sur lui.