Après une année catastrophique, Vaud doit rebondir en 2026

ÉDITORIAL. Affaire Dittli, comptes dans le rouge, bouclier fiscal, bataille budgétaire: les crises se sont accumulées en 2025 pour le canton. Le Conseil d’Etat n’en est pas le seul responsable, mais il va devoir rapidement trouver un nouveau chemin «L’année politique la plus dure de ma vie.» Ce constat amer, posé dans Le Temps par la présidente du Conseil d’Etat vaudois, Christelle Luisier, peut s’appliquer au canton dans son entier. Bien sûr, Vaud en a vu d’autres. Mais 2025 sort du lot, tant la crise s’est transformée en mode de fonctionnement par défaut, pratiquement du premier au dernier mois de l’année. Une période à oublier, ou plutôt à analyser pour en tirer des leçons, très vite, et éviter de nouvelles catastrophes en 2026. Pour que tant de tuiles s’abattent sur le canton en l’espace d’un an, il a fallu bien sûr une conjonction de facteurs. La mésentente personnelle entre les conseillers d’Etat, des squelettes dans le placard – en particulier l’application contraire à la loi du bouclier fiscal pendant de longues années, révélée par Le Temps –, une conjoncture économique moins favorable, la polarisation des discours politiques et la violence, y compris physique, contre des élus, une capitale cantonale incapable de rétablir la sécurité dans ses rues. Tout cela fait beaucoup, et ne saurait être imputé au seul Conseil d’Etat, même si ses errances ont pesé lourd. Notre grand récit: 2025, l’année où la roue s’est arrêtée de tourner pour le canton de Vaud: chronique d’une annus horribilis Espoir d’éclaircie Soyons optimistes et voyons quelques signes d’éclaircie pour l’année qui vient. Le canton a finalement un budget, contrairement à son voisin genevois, même si ce fut au prix d’une volte-face du Conseil d’Etat sur le salaire des fonctionnaires. L’équipe gouvernementale, si mal assortie, se verra en partie renouvelée par l’élection complémentaire du 8 mars. Elle a promis de s’attaquer enfin à des réformes structurelles, indispensables pour éviter une détérioration supplémentaire des comptes. De possibles éclaircies, donc, mais timides, et dans un ciel encore très sombre. La procédure pénale contre Valérie Dittli se poursuit et empêche un fonctionnement serein de l’exécutif. Les causes du déficit budgétaire, notamment l’augmentation régulière des charges, ne vont pas disparaître. L’agacement de la population pourrait conduire à l’acceptation de l’initiative pour la baisse d’impôts, qui imposerait au canton de faire les choix douloureux qu’il a mis sous le tapis depuis bien trop longtemps. Le canton sera-t-il capable d’utiliser cette annus horribilis comme une leçon rude mais salutaire, ou va-t-il continuer sa glissade vers le chaos? Comme c’est la période des vœux, souhaitons-lui de remonter la pente en 2026. Si le Conseil d’Etat n’est pas seul responsable de la crise, il en va de même du rebond vaudois: il ne pourra être qu’une œuvre collective. Nos révélations: Exclusif - A l’encontre de sa propre loi, le canton de Vaud a allégé les impôts de riches contribuables pendant treize ans