NBA : de la révélation Maxime Raynaud au flop Guerschon Yabusele, le premier bilan des basketteurs français

Dix-neuf basketteurs français - un chiffre record - ont démarré la saison NBA . Derrière les stars et les tauliers habituels, de Wembanyama à Gobert, ils sont rares à être titulaires. Et pour quelques-uns d’entre eux, cet exercice tourne même au cauchemar, comme pour le capitaine de Bleus, Guerschon Yabusele, snobé à New York. La révélation Maxime Raynaud (Sacramento Kings). Drafté loin l’été dernier, en 42e position, l’ancien étudiant brillant du lycée Henri IV à Paris et de l’université de Stanford, passé par Charenton et Nanterre, marque les esprits. À 22 ans, le diplômé en mathématiques , spécialisé en intelligence artificielle, et ami de « Wemby », profite à merveille de l’absence du pivot titulaire de Sacramento, Domantas Sabonis, pour déployer ses 2,16 m. Il est passé du bout du banc californien à une place dans le 5 Majeur d’une franchise anonyme (8 victoires, 24 défaites). « J’adore ce que Max apporte, se réjouit son coach Doug Christie. Il grandit et apprend sous nos yeux ». Une bonne nouvelle aussi pour les Bleus d’ici les JO de 2028. Les surprises Sidy Cissoko (Portland Trail blazers). Il a commencé 2025 en jouant avec les Spurs à Paris . Il la termine en 6e homme précieux voire parfois titulaire dans l’Oregon. L’ancien coach du Paris Basketball, Tiago Splitter lui fait confiance. « Il est agressif, intelligent et précieux » résume le Brésilien. Il lui a encore accordé 22 minutes sur le terrain dimanche soir lors de la victoire des Blazers (114-108) contre Boston. Étonnant. Noah Penda (Orlando Magic) . Drafté en 32e position, l’ancien manceau gratte du temps de jeu en Floride au fil des semaines. Il a signé son premier double double (13 points et 12 rebonds) il y a une semaine, le premier à ce niveau depuis un autre rookie de la franchise, Dwight Howard. Celle-ci commence à l’envoyer en conférence de presse après les matchs, signe qu’elle lui fait confiance. À suivre. Les confirmations Victor Wembanyama (San Antonio Spurs). Éloigné du terrain en raison d’une élongation à un mollet, « Wemby » est revenu doucement. Il a retrouvé sa place dans le Cinq des Spurs ce week-end. Si rien ne vient le perturber à nouveau, il continuera à éblouir le monde pour viser en 2026 le All Star Game puis le trophée de meilleur défenseur dans une équipe (23 V, 8 D) qui tourne comme une horloge et pourrait espérer mieux qu’une simple place en playoffs. Incontournable. Rudy Gobert (Minnesota Timberwolves) . Muraille en défense, régulier, enchaînant les double double dans une équipe qui tourne (20 V, 12 D), l’ancien choletais fait ce qu’il fait de mieux : du Rudy Gobert . Il vient de dépasser le cap des 10 000 rebonds dans une carrière entamée en 2013. Il n’est que le quatrième Européen à atteindre ce total après Dirk Nowitzki (11489), Pau Gasol (11 305) et Nikola Vucevic (10 418). Indispensable. Alexandre Sarr (Washington Wizards) . Dans une franchise qui ne gagne (presque) jamais, le numéro 2 de la draft 2024 fait ce qu’il peut et le fait bien. « Alex progresse. Il a clairement franchi un cap », se félicite son coach Brian Keefe. Il n’est pas loin d’être le « franchise player » de la capitale fédérale. Avec 28 minutes de temps de jeu sur le parquet par soir (18 points de moyenne), il est celui qui joue le plus. L’avenir lui appartient. Nicolas Batum (Los Angeles Clippers). Sa franchise (10 V, 21 D) ne met pas un pied devant l’autre, mais lui se montre à son avantage. En joker de luxe, le Normand , qui ignore encore s’il est ou pas dans sa dernière saison ramène sa science, toujours précieuse. Dans la nuit de dimanche contre Detroit, il a battu son record de temps de jeu (31 minutes) et de points (12) de la saison. Inusable après dix-huit en NBA. Les interrogations Zaccharie Risacher (Atlanta Hawks). Une blessure à une cheville puis une lourde chute ont handicapé ses débuts. Le numéro 1 de la draft 2024 est descendu dans la hiérarchie des Hawks. Ses stats, son temps de jeu fondent au fil des soirs. Il n’est plus le projet prioritaire de la volière des « Faucons » qui envisagent de l’échanger avec Anthony Davies à Dallas. Avant la « tradeline », la fin des transferts début février, il a un mois pour leur montrer qu’ils ont tort. Bilal Coulibaly (Washington Wizards). D’abord une bonne nouvelle : il retrouve des couleurs depuis quelques jours. « Je suis en confiance », dit-il. En témoignent ses 14 points dimanche pour permettre aux Wizards de mater Memphis (116-112). Seulement, handicapé par les blessures (pouce, cheville, ischios…) , l’ancienne révélation de Levallois n’a joué que la moitié des matchs des « Magiciens ». « Il retrouve son rythme », se félicite son coach Brian Keefe. À confirmer. Le flop Guerschon Yabusele (New York Knicks) . Le capitaine de l’équipe de France, comme d’autres Français avant lui ( Evan Fournier ), s’y perd. Voilà une demi-douzaine de matchs qu’il est oublié dans la rotation. Il ne joue plus. Son temps de jeu moyen ? 9 minutes pour 3 malheureux points. Pour rejouer, il a jusqu’au 5 février pour trouver une autre franchise. Les Knicks ne semblent pas avoir besoin de lui pour gagner (22 V, 9 D). Et les autres… Cantonné à la G-League au début, Nolan Traoré commence à entrer dans la rotation des Brooklyn Nets. Mohamed Diawara joue plus que Yabusele à New York mais ne reste qu’une option de banc. Même chose pour Ousmane Dieng dans la machine à gagner du Thunder. Moussa Diabaté entre vingt minutes par match à Charlotte, où il a battu la semaine dernière, son record de rebonds (14). Ça commence aussi à payer pour son coéquipier Tidjane Salaün en sortie de banc. C’est plus compliqué pour Rayan Rupert qui se contente de miettes à Portland, Joan Beringer qui apprend le métier aux côtés de Gobert dans le Minnesota. Pacôme Dadiet cire, lui, le banc à New York. Et la saison est déjà terminée pour Noa Essengue (Chicago Bulls), touché à une épaule et qui n’a joué que cinq minutes et quarante-neuf secondes cette saison.