Depuis les glaces polaires qu’explore Alain Hubert depuis plus de trois décennies jusqu’aux rapports successifs du GIEC auxquels Jean-Pascal van Ypersele contribue depuis tout aussi longtemps (voir notre rétrospective en pages 2, 3 et 4), le constat n’a jamais été aussi limpide: en vingt-cinq ans, le réchauffement climatique, encore perçu comme une menace lointaine et abstraite au tournant des années 2000, s’est imposé comme une réalité physique aux effets désormais tangibles sur l’ensemble de la planète. Les pôles et les glaciers fondent, les équilibres atmosphériques et les courants océaniques se dérèglent, les forêts et les océans saturent en CO2. Et ce qui se joue aux extrêmes du globe et au cœur des grands écosystèmes se répercute de plus en plus souvent et violemment ailleurs: montée du niveau des mers, inondations, éboulements majeurs dans les chaînes de montagnes, vagues de chaleur, sécheresses, ouragans, désertification, acidification des océans, effondrement de la biodiversité, feux de forêts… Tous ces phénomènes liés au réchauffement climatique ont vu leur fréquence et leur intensité augmenter au cours du dernier quart de siècle. ...