« C’est du pipeau ? » : un Américain vend son entreprise et donne 240 millions de dollars à ses employés incrédules

Si la vente d’une entreprise est souvent de mauvais augure pour les salariés, les employés de Graham Walker ont eu une belle surprise lorsque leur patron , directeur d’une entreprise de construction en Louisiane, a décidé de cesser son activité. Après avoir vendu Fibrebond, son entreprise, pour 1,7 milliard de dollars, Graham Walker a distribué un montant total de 240 millions de dollars (203 millions d’euros) de primes à ses 540 employés, soit en moyenne environ 443 000 dollars (376 000 euros) par personne, étalés sur cinq ans. The Wall Street Journal a indiqué le 24 décembre que les employés ayant beaucoup d’ancienneté avaient reçu des montants bien plus élevés. Une condition non négociable L’ancien PDG a déclaré au Wall Street Journal qu’il n’aurait pas accepté de vendre son entreprise si le repreneur potentiel, Eaton, n’avait pas réservé 15 % du produit de la vente à ses employés, même si aucun d’entre eux ne détenait d’actions, fait plutôt rare. Il a insisté en précisant que cette condition n’était pas négociable. Graham Walker craignait que sans cette perspective, des travailleurs de longue date qui avaient soutenu l’entreprise la quittent. Les primes ont ainsi été structurées comme des primes de fidélisation, versées annuellement sur cinq ans, obligeant la plupart des employés à rester dans l’entreprise pour recevoir le montant total — une disposition que Graham Walker a jugée essentielle pour assurer la stabilité des opérations après la vente. Un départ immédiat à la retraite Comme promis, les employés ont commencé à recevoir des enveloppes scellées détaillant leurs primes individuelles en juin. Les réactions ont été très diverses : certains étaient abasourdis, quelques-uns submergés par l’émotion, d’autres ont cru à une plaisanterie. « C’est du pipeau ? », a demandé une bénéficiaire de ces primes, croyant à une caméra cachée. « Certains ont tout dépensé dès le premier jour, voire la première nuit », a rapporté le patron. Lesia Key, employée de Fibrebond depuis vingt-neuf ans, a pu rembourser son hypothèque grâce à sa prime et ouvrir une boutique de vêtements dans une ville voisine. Un autre salarié a utilisé une partie de son argent pour emmener toute sa famille à Cancún, au Mexique, tandis qu’une assistante de direction âgée de 67 ans a décidé de prendre immédiatement sa retraite. D’autres se sont offert des voitures, ont payé des frais de scolarité ou ont placé leur argent dans une épargne-retraite. À Minden, une ville d’environ 12 000 habitants qui compte plusieurs salariés de Fibrebond parmi ses résidents, ces primes ont eu des conséquences concrètes sur l’économie locale. Plusieurs employés ont remboursé leurs dettes, rénové leurs maisons et fait des achats longtemps reportés.