Ils nous ont fait rire, pleurer, chanter, danser. Bref vibrer ! Dans cette année où l’actualité s’est souvent révélée anxiogène, ce qu’ils nous ont fait du bien ces artistes que nous récompensons avec nos Étoiles du Parisien. Elles brillent toutes de mille feux au sein de notre service culture-médias dont les journalistes ont choisi leurs coups de cœur de 2025. Ce fut parfois évident, parfois moins. Mais ce palmarès reflète tout ce que nous avons adoré depuis janvier, tout ce que nous avons partagé avec vous à travers des reportages, des critiques, des interviews. Et les gagnants sont… FILM FRANÇAIS. « Partir un jour » Premier film de la réalisatrice Amélie Bonnin , cette comédie a réalisé un joli succès en salle avec 652 000 entrées. Il met en scène une cheffe cuisinière ( incarnée par Juliette Armanet ) qui retourne dans le village de son enfance et y recroise son amour de jeunesse (interprété par Bastien Bouillon). Un petit bonbon de romantisme et de nostalgie sur l’air du tube des 2Be3 . FILM ÉTRANGER : « Une bataille après l’autre » C’est à la fois un film grand public, d’auteur, un long-métrage politique, un thriller qui va cent à l’heure et une réflexion sur les dangers que court l’Amérique de nos jours. « Une Bataille après l’autre », de l’Américain Paul Thomas Anderson, suit Bob, autrefois activiste spécialisé dans les explosifs, devenu marginal, qui apprend que son ennemi juré, un puissant militaire d’extrême droite et pervers patenté, pourrait avoir enlevé sa fille. Ce film palpitant se conclut sur une infernale poursuite en voiture qui va marquer l’histoire du 7 e Art. Le tout porté par des comédiens cinq étoiles : Leonardo DiCaprio, Sean Penn, Teyana Taylor et la jeune Chase Infiniti. ALBUM FRANÇAIS : « On s’en rappellera pas » de disiz Le meilleur disque français de l’année est l’un des derniers sortis en 2025. Celui de disiz, rappeur chanteur , enfant du hip-hop qui flirte de plus en plus à la pop dans ce nouvel album intime et bouillonnant, où l’on croise Laurent Voulzy, la prometteuse Iliona , l’Américain Kid Cudi et l’incontournable Theodora pour « Melodroma », le tube de l’automne. Seul défaut de ce disque, son titre : « On s’en rappellera pas ». On n’est pas près de l’oublier. ALBUM ÉTRANGER : « Lux » de Rosalia Un disque arrivé comme un ouragan. Précédé par la tempête « Berghain » époustouflant single avec Björk, ce quatrième album de Rosalia ressemble à un opéra pop où tout est possible : le chant lyrique, les cordes somptueuses, les expérimentations électroniques. L’artiste espagnole nous épatait de disque en disque. Cette fois, elle écrase la concurrence avec un album d’une ambition folle. RÉVÉLATION MUSICALE : Theodora Impossible de passer à côté d’elle en 2025. À tel point qu’à l’heure du bilan de l’année, on ne sait même plus si Theodora est encore une révélation . Et pourtant, il y a un an, on parlait encore peu de cette décoiffante chanteuse de 22 ans qui mêle rap, pop, racines congolaises et musique antillaise dans un joyeux bordel décomplexé. C’était avant la réédition de son album « Méga BBL » avec des duos en compagnie de Jul ou Juliette Armanet , avant son énorme tube au côté de disiz « Melodrama », avant aussi que ses chansons « Kongolese sous BBL » ou « Fashion Designa » deviennent virales. Révélation de 2025, sans conteste, Theodora devrait être l’une des stars de 2026. ROMAN : « La Maison vide » de Laurent Mauvignier Incontestablement, 2025 est l’année Mauvignier. Et sans hésitation, après le prix Goncourt , sa magistrale « Maison vide » décroche notre étoile du meilleur roman. Une demeure familiale silencieuse durant vingt ans, un piano, les souvenirs que l’on cherche, que l’on imagine, ce livre qui raconte sa vie, mais aussi la nôtre, est un chef-d’œuvre. Des destins couleur sépia, si proches, si lointains. Ceux de Marie-Ernestine, son arrière-grand-mère, et de sa fille, Marguerite, deux femmes que tout oppose, liées par l’amour et la haine. Un pavé de 746 pages, brillant et sublimement écrit. BD : « Soli Deo Gloria » de Deveney & Cour Quelle claque. Tant par sa magnifique histoire que par ses dessins en noir et blanc époustouflants et si lumineux. L’histoire de jumeaux doués pour la musique mais nés au mauvais endroit, au mauvais moment dans une Allemagne sombre du XVIIIe siècle. Très jeunes orphelins, on les suit traverser le siècle. Guerre, pillage, famine, violence, un chemin semé d’embûches, mais la musique veille sur eux. Quand Helma chante, Hans compose. On y croise Vivaldi, on file à Venise, ce conte musical est un enchantement. Jean-Christophe Deveney et Édouard Cour signent une très grande bande dessinée . THÉÂTRE : « Art » Flanqué d’Olivier Broche et Olivier Saladin, ses Deschiens de copains, François Morel s’empare avec gourmandise d’« Art » de Yasmina Reza, pièce sur l’amitié. Trois vieux amis et une dispute, violente, autour d’un tableau quasiment blanc acheté une petite fortune. Porté par de vrais amis, ce texte prend une dimension supplémentaire. Entre eux, la tendresse est palpable. Ça semble amortir les vacheries, non les blessures. C’est féroce, les rires fusent et Morel y ajoute sa touche de poésie. Sublime. COMÉDIE MUSICALE : « La Cage aux folles » au Théâtre du Châtelet Drôle, joyeuse, émouvante, réjouissante, ébouriffante… Les adjectifs ne manquent pas pour qualifier cette comédie musicale haute en couleur , créée pour Broadway par Jerry Herman et Harvey Fierstein, traduite en français par Olivier Py, directeur du Théâtre du Châtelet. Le couple formé par Laurent Lafitte ― génial Albin/Zaza, reine du cabaret transformiste ― et Damien Bigourdan, dans le rôle de Georges, fait des merveilles. HUMOUR : Verino Voilà un fin observateur de l’époque, capable de transformer ses expériences intimes (son couple, ses trois enfants, ses interrogations sur la masculinité, sa vasectomie, son déménagement) en fresques aussi rigolotes qu’universelles. Dans « Rodéo » (à voir au Grand Rex en avril prochain), Verino enfourche des sujets potentiellement brûlants avec une douceur inversement proportionnelle au piquant de ses vannes. Un spectacle hilarant et pertinent, doux et caustique, dans l’air du temps mais pas dans la frénésie de l’instant. EXPOSITION : John Singer Sargent au Musée d’Orsay Dépêchez-vous. Il ne reste qu’une dizaine de jours pour voir la plus belle exposition de l’année. John Singer Sargent, l’un des plus grands peintres du XIXe siècle, était une icône aux États-Unis mais presque un inconnu chez nous. Le musée d’Orsay révèle ce virtuose , trop classique par rapport à ses contemporains impressionnistes, trop moderne pour les Académiques. Cette rétrospective célèbre ses années de jeunesse parisiennes, les meilleures. Immense portraitiste, Sargent saisit la profondeur des enfants et laisse un chef-d’œuvre, « Madame X », éloge de la beauté, de l’étranger et de la vérité d’un corps et d’un visage. L’Américain, grand voyageur, a grandi en Italie, découvert son génie à Paris et la gloire à Londres. Foncez, vous pourrez dire « Sargent, j’y étais ». « John Singer Sargent, Éblouir Paris », au musée d’Orsay (Paris VIIe), jusqu’au 11 janvier. DIVERTISSEMENT TÉLÉ : « Star Academy » View this post on Instagram Quatre ans que la « Star Academy » a fait son retour sur nos écrans. Et si relancer d’anciennes marques peut parfois masquer un manque d’idée, le célèbre télé-crochet est (re)devenu l’un des programmes les plus emblématiques de TF 1. Grâce à un casting extrêmement bien ficelé, avec des élèves bienveillants, sympathiques, doués et drôles, des prime time de haute volée et une véritable interaction avec le public, cette « Star Ac » 2.0 est devenue incontournable. Cerise sur le gâteau : elle révèle à nouveau de vraies stars, qu’il s’agisse de Pierre Garnier , Helena, Julien Lieb, Marine ou encore Marguerite ! PERSONNALITÉ TÉLÉ : Isabelle Ithurburu Elle s’était montrée discrète lors de sa première saison, partagée entre « 50 Minutes inside » et le sport. Mais cet été, Isabelle Ithurburu a plongé dans le grand bain de la Une en devenant la joker surprise de Marie-Sophie Lacarrau au 13 Heures de TF 1 . Avec son sourire et son sérieux, mêlés à son petit accent des Pyrénées-Atlantiques , la journaliste de 42 ans s’est imposée comme une évidence. Les téléspectateurs ne s’y sont pas trompés, avec des audiences en hausse… et un nouveau succès pendant les fêtes de fin d’année ; SÉRIE FRANÇAISE : « Des vivants » S’atteler aux attentats du 13 novembre 2015 en huit épisodes, disponible sur France.tv était un risque. Avec la délicatesse qu’on lui connaît, le réalisateur Jean-Xavier de Lestrade a relevé le défi haut la main avec sa série « Des vivants » . En relatant la reconstruction de sept otages retenus par les terroristes au Bataclan puis devenus amis, en retraçant avec humanité le parcours intime de chacun avec ses hauts et ses bas, la série nous a cueillis souvent là où l’on ne s’y attendait pas. Cette chronique d’une survie, bâtie à partir du récit du groupe des vrais « Potages » (contraction de potes et otages), plonge certes dans l’indicible. Elle bouscule, mais sans verser dans le trash. Elle met surtout en exergue la force du collectif, l’entourage, les liens tissés, y compris avec les policiers sauveurs. De la lumière au-delà de la noirceur et des comédiens de haut vol dont Benjamin Lavernhe et Alix Poisson d’une incroyable justesse. SÉRIE ÉTRANGÈRE : « Adolescence » Époustouflante à tous les niveaux. Sortie en mars sur Netflix , la série britannique « Adolescence » bluffe d’abord par sa réalisation virtuose : chacun des quatre volets est filmé en un unique plan séquence. Ensuite, les comédiens excellent dans cet exercice exigeant, notamment le jeune Owen Cooper . Dans la peau un jeune de 13 ans arrêté pour le meurtre d’une de ses camarades, il livre une performance puissante pour son tout premier rôle devant une caméra. Enfin, le propos mettant en exergue l’influence néfaste des réseaux sociaux et des thèses masculinistes sur les garçons d’aujourd’hui glace le sang. ACTEUR : Laurent Lafitte dans « La Femme la plus riche du monde » L’acteur de 52 ans, qui a quitté la Comédie-Française au printemps 2024, est éblouissant sur scène dans « La Cage aux folles » d’Olivier Py. Au cinéma aussi, il ose tout. Il est formidable en bourgeois condescendant dans « Classe moyenne » d’Antony Cordier, en ami cupide dans « La Femme la plus riche du monde » de Thierry Klifa et en chanteur ringard dans « T’as pas changé » de Jérôme Commandeur. ACTRICE : Léa Drucker dans « Dossier 137 » Depuis son César en 2019 pour le thriller « Jusqu’à la garde », la comédienne de 53 ans brille au cinéma. Cette année, elle a incarné une policière dans la comédie de Michel Leclerc « Le Mélange des genres », une infirmière en pédiatrie dans « L’Intérêt d’Adam » de Laura Wandel et une flic de l’IGPN dans « Dossier 137 » de Dominik Moll. À chaque fois, elle est totalement habitée et d’une rare justesse.