Du Grand stade de Marrakech au stade olympique de Rabat. Dix ans après leur participation sous les couleurs du Paris FC à la Danone Nations Cup, l’officieuse Coupe du monde des 10-12 ans, les deux Titis parisiens Hannibal Mejbri et Ismaël Gharbi se sont illustrés ce mardi avec la sélection tunisienne lors du troisième et dernier match du groupe C contre la Tanzanie en Coupe d’Afrique des nations, au Maroc. En difficulté depuis le début de la compétition (1 victoire, 1 défaite), les Aigles de Carthage ont pu glaner le point du nul (1-1), synonyme de deuxième place du groupe C, avec un affrontement contre le Mali en 8e de finale qui se profile, grâce à un pénalty transformé par Ismaël Gharbi en fin de premier acte. Gharbi, deuxième plus jeune buteur tunisien à la CAN Alors qu’on attendait Ali Abdi ou Hannibal Mejbri pour exécuter la sentence, ce dernier a offert le ballon à Gharbi, son coéquipier mais aussi ami d’enfance. L’ailier gauche n’a pas raté l’occasion de marquer et d’entrer dans l’histoire de sa sélection en devenant à 21 ans le deuxième plus jeune joueur buteur tunisien à la CAN derrière Youssef Msakni. Avec plus de réussite l’ancien joueur du PSG (2016-2024, 12 matchs en pros) aurait même pu inscrire un triplé. Il a d’abord tapé le montant gauche du portier tanzanien d’une belle frappe enroulée (15e) avant de rater le but de la CAN sur un lob de 45 m de peu à côté. Suffisant cependant pour décrocher le trophée d’homme du match malgré le nul peu flatteur des Tunisiens qui sont sortis du terrain sous les sifflets de leurs supporters. « C’est normal, le peuple est exigeant, ils veulent qu’on gagne à chaque match. On aurait aimé l’emporter mais le plus important est assuré avec la qualification, déclare le buteur au micro de BeIN Sports. C’est désormais un autre tournoi qui commence. Un gros match nous attend contre le Mali. À titre personnel, c’est un honneur d’être le deuxième plus jeune joueur buteur tunisien à la CAN. » Avant de démarrer cette compétition au Maroc, Ismaël Gharbi et Hannibal Mejbri se sont sans doute remémoré les souvenirs de leur participation à la Danone Nations Cup en octobre 2015 à Marrakech. Ils avaient disputé la compétition avec le Paris FC, l’un de leurs clubs formateurs. « On est des gagnants » Le premier y a évolué de 2010 à 2016 avant de rallier le PSG. Hannibal, âgé d’un an de plus, avait débarqué en 2009 avant de rejoindre en 2017 l’ACBB puis l’AS Monaco et Manchester United. Déjà complices et talentueux, les deux jeunes joueurs avaient alors emmené leur équipe jusqu’à la troisième place sur le podium. Ils rêvaient d’un avenir pro dans le foot. « On s’est bien amusés. On a pris du plaisir. J’ai bien aimé qu’on soit mélangés avec les autres équipes, pour parler, échanger les fanions », indiquait à l’époque Ismaël Gharbi dans nos colonnes . « Notre défaite en demi-finale a été douloureuse. On est des gagnants, on aurait aimé finir 1ers, mais 3es du monde, c’est bien quand même », positivait, de son côté, Hannibal Mejbri, alors capitaine du Paris FC. Dix ans plus tard, les deux amis ont accompli l’un de leurs rêves en devenant pro. Hannibal évolue cette saison à Burnley (Premier League) et Ismaël a été prêté par Braga à Augsbourg (Bundesliga). Après avoir évolué dans les catégories de jeunes de l’équipe de France (U16 et U17 pour Mejbri et U18 pour Gharbi) puis de l’Espagne uniquement pour Gharbi (U18 et U19), les deux Titis ont opté pour la sélection tunisienne en seniors. Hannibal Mejbri, qui a fêté déjà sa 42e sélection ce mardi soir est un des tauliers des Aigles de Carthage malgré sa jeunesse. Arrivé cette année, Ismaël Gharbi compte, lui, onze caps dont une première titularisation à la CAN réussie ce mardi. Pour faire aussi bien qu’en 2015, Mejbri et Gharbi connaissent le chemin. Ils devront éliminer le Mali samedi (20 heures) en 8e de finale avant sans doute de dompter le Sénégal en quart de finale. Un sacré challenge.