Château rénové, mégafeux d’artifice, Tour de France, Orelsan… 2025 a été une année folle pour Caen qui fêtait son Millénaire

Quelques gouttes de pluie n’auront découragé personne, ce 21 décembre, devant l’hôtel de ville de Caen. L’Abbaye aux Hommes, c’est le nom de l’édifice, comme écrin pour le final des célébrations du millénaire de la cité normande , fondée en 1025. « On a eu un premier feu d’artifice très joli puis on a vu une nacelle s’élever. Et Orelsan est apparu, s’exclame Dimitri, présent parmi les 45 000 spectateurs. On a avait vu venir sa présence mais avec la nacelle, c’était surprenant ». La star caennaise , à quelques semaines d’entamer sa tournée à domicile , a emmené le public avec « La Terre est ronde », « Basique » et « La Quête ». Avant « un bouquet final à 360 degrés, comme le raconte Dimitri. Une sensation de jamais vu avec autant de feux d’artifice ». « C’était grandiose, tel qu’on l’avait imaginé, s’enthousiasme le maire, Aristide Olivier. C’est la fin d’une année dingue. » « On a vécu une communion populaire » Pour souffler ses 1 000 bougies, la capitale calvadosienne aura mis les petits plats dans les grands dès le 20 mars, date de l’inauguration du Millénaire marquée par la réouverture et l’embrasement du château . « Ça a été notre vraie grande surprise. On s’attendait à 13 000-15 000 personnes par soir et on en a eu 105 000 en trois jours », glisse Thierry Chevalier, directeur de l’organisation. Tous les temps forts ont fait le plein : la Parade Opératique du 9 mai a fait déborder Caen (150 000 personnes massées le long des 5 km de la parade), le week-maritime a rappelé fin juin les liens entre la ville et la mer (200 000 personnes) et Aquanauts a émerveillé le bassin Saint-Pierre, avec voltige et poésie trois soirs de septembre durant. « Techniquement, c’était un défi de fou de monter ces spectacles dans l’espace public, souligne Thierry Chevalier. Par définition, c’était la première fois qu’on fêtait notre Millénaire. La première qu’on faisait des choses de cette ampleur dans la ville. » Le tour de France, tombant à pic le 9 juillet avec son contre-la-montre au départ et à l’arrivée dans le cœur historique de la cité, les estimations font état de 700 000 spectateurs en ville sur tous les temps forts. « Sans compter tous les petits événements, les conférences, expositions, qui ont aussi trouvé leur public », ajoute le directeur du Millénaire. « La ville ne pouvait pas être aussi mise en valeur que ça. Ce Millénaire est splendide, clame Dimitri. Il a une âme. On a vécu une communion populaire avec de la fierté pour Caen. » Un « sentiment d’appartenance », comme le souffle le maire Aristide Olivier, dopé par une fête de plusieurs mois qui aura largement réveillé une cité parfois surnommée « la belle endormie ». « Caen est toujours belle, mais énergique maintenant », s’amuse le premier magistrat. S’il est difficile de mesurer l’impact des festivités sur l’image de la cité de Guillaume Le Conquérant, les chiffres touristiques en hausse par rapport à 2024, pourtant marquée par le 80e anniversaire du Débarquement , témoigne d’un certain pouvoir d’attraction. De nombreux visiteurs, au fil des temps forts, nous auront invariablement confié leur émerveillement et leur attachement à Caen. En attendant le millénaire de la Normandie en 2027 ! Même Orelsan s’est spontanément proposé pour participer, nous confie-t-on, et a vécu le final avec une certaine émotion. Le Millénaire - 10 millions d’euros étalés sur cinq années - « laisse un héritage et de belles images à montrer », affirme Thierry Chevalier, lui aussi optimisme quant à l’effet sur l’image de Caen. La ville normande a profité de l’événement pour révolutionner l’enceinte de son château , repensée pour être plus accueillante pour les passants, ou encore certains de ses quais aux portes du centre-ville. Le succès du Millénaire augure aussi de belles choses pour… un autre millénaire : celui de la Normandie, en 2027.