L’étau judiciaire se resserre autour de l’ancien ministre de l’Industrie, Moustapha Diop, désormais officiellement inculpé pour complicité de détournement de deniers publics . Un véritable coup de tonnerre révélé dans les colonnes de L’Observateur, qui lève le voile sur une affaire tentaculaire mêlant argent public, haute fonction publique et immunités levées. Au cœur de ce scandale, un trou de 766 millions FCFA dans les caisses de l’État, lié à des manipulations financières présumées orchestrées par Tabaski Ngom, ancienne comptable à l’Aprosi puis à la CRSE (Commission de régulation du secteur de l’électricité). Déjà inculpée depuis janvier 2025 et placée sous mandat de dépôt pour une série impressionnante de délits — association de malfaiteurs, détournement de fonds publics, blanchiment d’argent, piratage et entrave à un système informatique — elle a fini par livrer à la justice un nom explosif : Moustapha Diop. Immunité brisée, poursuites lancées À l’époque des faits, Moustapha Diop jouissait d’une double immunité : d’abord ministérielle, puis parlementaire en tant que député-maire de Louga. Cela avait amené le Collège des juges d’instruction financiers à refuser son inculpation, estimant que seul la Haute cour de justice pouvait le poursuivre. Mais la Chambre d’accusation du Pool judiciaire financier en a décidé autrement. Dans une décision fracassante rendue ce mercredi, elle a infirmé l’ordonnance des juges instructeurs et ordonné l’inculpation directe de Moustapha Diop, estimant qu’il n’avait pas agi dans le cadre de ses fonctions ministérielles et pouvait donc être poursuivi comme un justiciable ordinaire. Une lecture juridique qui redéfinit les contours de l’affaire et place l’ancien ministre au cœur de la tourmente judiciaire. La mécanique du détournement D’après les révélations de L’Observateur, Tabaski Ngom aurait affirmé avoir remis une partie des fonds détournés à Moustapha Diop en personne. Cette déclaration, couplée à la levée de son immunité parlementaire, a permis au Parquet financier de réactiver le dossier et de demander son inculpation. Mais l’ancien ministre n’est pas seul dans cette nébuleuse financière. D’autres personnalités sont citées, dont : • Mor Guèye, opérateur économique, actuellement sous mandat de dépôt, accusé d’avoir reçu des fonds à travers deux de ses sociétés. • Djim Momath Ba, ex-DG de l’Aprosi et actuel maire de Nioro, cité par Tabaski Ngom. Il a préféré consigner 90 millions FCFA pour éviter la détention préventive. Deux inculpations pour Moustapha Diop Déjà dans le viseur de la Haute cour de justice dans le cadre du dossier Forces Covid-19, Moustapha Diop fait désormais face à une double inculpation qui menace sérieusement son avenir politique. www.dakaractu.com