Les Mutilations Génitales Féminines (MGR) ne sont pas une tradition, ce sont une violence. Elles causent des traumatismes physiques, psychologiques irréparables, compromettent la santé sexuelle et reproductive, la dignité et l'avenir de millions de filles. Au Sénégal, « près de 2 millions de femmes et de filles ont subi les MGF. Et aujourd'hui encore, 13 % des filles de moins de 15 ans sont victimes de cette pratique, souvent avant même l'âge de 5 ans », a déclaré la représentante de ONUfemmes, hier lors de l’atelier sur « Les Enjeux et Défis liés à la Santé de la Reproduction : Pour un Renforcement de la Qualité des Données sur les Mutilations Génitales Féminines (MGF) » qui s’est tenu à Dakar. Pourtant, ajoute-t-elle, le pays dispose d'un cadre juridique robuste de la loi sur la stratégie nationale 2022-2030 d'abandon du MGF appuyé par le plan d'action 2022-2026. Mais les textes seuls ne suffisent pas. Toutefois, « l'impunité demeure ainsi que les résistances culturelles et le manque de données fiables », ont soutenu les acteurs dont le Fonds des Nations Unies pour la Population. Selon la présidente de la commission nationale des droits de l’homme (Cndh), devant l’ampleur du phénomène et sa persistance, il est nécessaire pour des politiques publiques efficaces, de disposer de données fiables et précises, désagrégées, actualisées et contextualisées. Malheureusement, de nombreux défis tournent autour de l’absence de mécanismes de collecte systématique, de la sous-déclaration dans les enquêtes de ménages, de l’inadéquation entre données quantitatives et réalités de terrain. S’y ajoutent le manque d’harmonisation des indicateurs entre institutions productrices de données, de couverture géographique et temporelle des enquêtes, de transversalité entre données quantitatives et qualitatives, de concertation entre chercheurs, institutions statistiques, OSC et autorités », a constaté le Pr Amsatou Sow Sidibé. Il s’agissait alors pour les acteurs et défenseurs des droits des femmes, de « comprendre, documenter, mesurer et anticiper pour mieux faire face au fléau ». Cela commence par des données fiables géographiquement précises ventilées par âge sexe et utilisé de manière stratégique pour guider nos politiques publiques et nos actions de terre. Durant 3 jours, ils auront pour mission d'identifier les obstacles à la collecte et à l'utilisation des données sur les MGF, voir comment favoriser la collaboration entre chercheurs, institutions statistiques acteurs communautaires et visiteurs ainsi que l’élaboration d’une feuille de route pour rendre les données en outil central de plaidoyer, de prévention et de transformation sociale. www.dakaractu.com