Lors de la présentation du Plan de redressement économique et social « Jubbanti Koom » au Grand Théâtre, Madana Kane, leader du mouvement politique « Dundu » et ancien Directeur général de la Banque Islamique du Sénégal (BIS), a exprimé un scepticisme argumenté face aux propositions du Premier ministre Ousmane Sonko. « Le Sénégal souffre d'un cancer économique » S'exprimant au nom des acteurs politiques, Madana Kane a dressé un diagnostic sévère de la situation économique du pays. Selon lui, le Sénégal souffre de « deux maladies économiques : une hypertension artificielle et un cancer profond, celui des équations économiques non résolues ». Il a souligné que les mêmes symptômes persistent depuis des décennies : une pauvreté structurelle, un chômage massif et une croissance qui ne se transforme que faiblement en bien-être social. S'adressant directement au Premier ministre, il a posé une question fondamentale : « Monsieur le Premier ministre, êtes-vous venu nous présenter un plan de redressement économique et financier ou uniquement un plan de redressement financier ? » L'ancien banquier a regretté que le Plan de Redressement Économique et Financier (PREF) de 1979, qui avait précédé les plans d'ajustement structurel, n'ait pas été revisité. Pour lui, il était pertinent de « comprendre ce qui avait échoué » à l'époque pour « en tirer les leçons », car la situation actuelle est comparable à celle de 1979. Des questions essentielles sans réponse Madana Kane a soulevé une série de problématiques récurrentes qui, selon lui, n'ont pas été suffisamment abordées dans le plan : Pourquoi l'agriculture, pourtant annoncée comme un moteur de croissance, n'a-t-elle jamais fonctionné ? Pourquoi le chômage persiste-t-il malgré les politiques successives ? Pourquoi le pouvoir d'achat de la majorité des Sénégalais reste-t-il faible ? Pourquoi le secteur privé investit-il massivement dans l'immobilier au détriment de l'économie productive ? Pourquoi la croissance économique ne se traduit-elle pas par une baisse tangible de la pauvreté ? Il a mis en garde le Premier ministre, affirmant que si le nouveau plan ne répond pas à ces problématiques, il risque de « reproduire les mêmes limites » que le PREF de 1979. www.dakaractu.com