À part les gains attendus de la réduction du train de vie de l'État, tous les montants escomptés dépendent d'une économie en marche. Or, le plan ainsi décliné ne renseigne nullement sur les moyens de relance des activités économiques. Il pointe du doigt des sources de financement dont l'effectivité est déjà compromise par la morosité ambiante. Sans activité réelle, point de dividende, point de taxe, point de commande publique substantielle. Un plan qui sied à notre contexte socioéconomique ne peut passer sous silence l’impérieuse question de création d’emploi et de mécanisme de lutte contre le chômage. L’épargne nationale ne peut prospérer si les acteurs économiques ont du mal à capter des marchés essentiellement publics, dans le cas du Sénégal. Les ménages étouffent à cause de la faiblesse des performances des secteurs et de la baisse de la demande globale. La crise du BTP en témoigne. À cet effet, les Sénégalais sont moins portés à épargner. Il en sera de même des citoyens de la diaspora qui, dès lors, sont davantage interpellés sur des besoins de survie endogènes. Par ailleurs, l’argent espéré du Port autonome de Dakar et des autres entreprises publiques restera fictif tant que les importations et le niveau de consommation régresseront aussi frénétiquement. Le plan de redressement Jubbanti Koom se présente sous forme d’un ajustement à marche forcée, « moins d’État, mieux d’État ». C’est son anachronisme. Dans le cercle vicieux de l’économie et des finances, l’État est, en effet, un acteur économique particulier. Il emprunte et rembourse en permanence. C’est une erreur de jeter le bébé avec l’eau du bain. En soi, la dette n’est pas une tare. Se priver délibérément d’un tel levier, c’est bouder son plaisir. La profession de foi du président de la République qui a suivi la présentation du Premier ministre. Tout compte fait, lorsque le PIB réel augmente, le chômage recule, et inversement. C’est donc dans cette logique qu’un plan devrait orienter sa quête pour répondre aux attentes de redressement et de relance. Waltako www.dakaractu.com