Lancée par un comité de patrons eurosceptiques, l’initiative «Boussole» a été déposée ce vendredi à Berne. Exigeant que les accords avec l’Union européenne soient soumis au référendum obligatoire, le texte fait monter la pression sur le parlement et le Conseil fédéral La pression entourant le dossier européen monte encore d’un cran. L’initiative dite «Boussole» a été déposée ce vendredi après-midi à la Chancellerie fédérale à Berne, avec plus de 140 000 signatures, dont au moins 115 000 déjà validées. Le signal se veut fort. Le texte exige que le nouveau paquet d’accords avec l’Union européenne (UE) soit soumis au référendum obligatoire, qui nécessite la double majorité du peuple et des cantons. «C’est une question de légitimité, y compris pour les pro-européens, plaide l’avocat tessinois Paolo Caroni, membre du comité d’initiative. Les conséquences sont si importantes et durables pour notre démocratie qu’on ne peut pas laisser les seuls grands centres décider pour tout le pays.» Le texte de l’initiative entre frontalement en collision avec les décisions du Conseil fédéral, qui a annoncé, le 30 avril dernier, sa volonté de soumettre le paquet au référendum simple, soit à la seule majorité du peuple. Pour le gouvernement, la Constitution ne prévoit pas de référendum obligatoire pour un tel traité. Les initiants demandent que leur texte soit traité rapidement. «De toute façon, si notre initiative passe après le paquet d’accords et qu’elle est acceptée, il faudra revoter sur ces accords, cette fois avec la double majorité», précise Paolo Caroni, également député centriste au Grand Conseil tessinois. Voir plus