Jordan Bardella estime qu'une dissolution de l'Assemblée nationale est inévitable

Châlons-en-Champagne - «On ne peut pas tenir deux ans comme cela": le président du Rassemblement national Jordan Bardella a déclaré samedi ne «pas voir d’autre solution» à la crise politique que de se «tourner vers les Français» en organisant de nouvelles législatives. Emmanuel Macron a réaffirmé vendredi son intention d’exercer son mandat de président de la République jusqu'à son terme en 2027, et a qualifié de «politique fiction» le scénario d’une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale, malgré le risque très élevé de voir le gouvernement Bayrou tomber le 8 septembre lors d’un vote de confiance. «Le fait de ne pas vouloir dissoudre l’Assemblée nationale au moment où on se parle ne veut pas dire qu’il (Emmanuel Macron, NDLR) n’y soit pas contraint à un moment donné, tant les blocages pourraient subsister au sein du Parlement», a estimé M. Bardella devant la presse avant d’entamer une visite de la Foire de Châlons-en-Champagne. «Moi je suis venu dire aujourd’hui à nos compatriotes que la stabilité des institutions, la stabilité du pays est possible, mais qu’aujourd’hui, ceux qui sont au pouvoir sont des facteurs d’instabilité tant les politiques qu’ils mènent et les choix qu’ils ont faits sont contestés par les Français», a-t-il ajouté. «Et il est évident que dans la situation actuelle, je ne vois aucune autre solution que de se tourner vers les Français. On ne peut pas tenir deux ans comme cela. Ce n’est pas possible», a-t-il insisté. «Parce que pendant qu’on a ces débats politiciens sur l'état actuel des forces à l’Assemblée nationale, il y a des difficultés quotidiennes pour les Français qui ne sont pas traitées», a poursuivi le président du RN, citant pêle-mêle le pouvoir d’achat, «l’hyperfiscalité», l’incertitude pour les entreprises, l’insécurité et l’immigration qui «continue d’exploser». «S’il n’y a pas de rupture et s’il n’y a pas de changement dans la politique qui est mise en oeuvre dans le pays, à ce moment-là, on ne sortira pas de l’impasse», selon M. Bardella. «Nous dirons à François Bayrou ce que je vous dis là, mon discours ne variera pas, celui de Marine Le Pen non plus», a-t-il assuré. Les deux chefs de file du RN ont accepté de rencontrer mardi à Matignon le chef du gouvernement pour des consultations avant le vote de confiance à l’Assemblée sur l'état des finances publiques et l’ampleur de l’effort budgétaire à accomplir en 2026. © Agence France-Presse